Memories of free estivals
Traquer les trajectoires d’une famille comme tant d’autres, confrontée au deuil précoce d’une jeune fille : une sœur, une fille, une amante. Mickhaël Hers s’attarde sur ceux qui restent, sur leur...
le 11 mai 2017
26 j'aime
L’été, c’est bien. Il fait chaud et le soir, quand il fait toujours chaud aussi, on traîne davantage dans les rues et sur les terrasses, on reste dehors plus longtemps, on flâne, on rit plus fort, et l’air est différent, on le sent, plein de promesses, de promenades, de rencontres et de fêtes. Et puis l’après-midi parfois, on fait l’amour. Parfois aussi, il y a des gens qui meurent, il y a des gens qui tombent. Sasha vient de mourir, en fin d’après-midi, après le travail en traversant le parc pour rentrer chez elle. Sa disparition soudaine, brutale et impensable, dévaste ses proches, Lawrence son petit ami, Zoé la cadette et puis ses parents. Tous vont devoir se reconstruire, partager leur peine et l’absence qu’a laissée celle qu’elle était pour eux, aimée : une compagne, une sœur, une fille.
En trois étés, dans trois villes et sur trois ans, Mikhaël Hers suit avec tendresse Lawrence et Zoé à travers leur cheminement du deuil, ce deuil qui bouleverse tout et détraque ces petits riens. Le quotidien, les volontés, le présent et l’avenir… Comment se projeter, comment avancer, comment se souvenir, et jusqu’à sourire à nouveau ? Le film, vagabond et lumineux, sait capter, et sans jamais dramatiser ses effets, les émois et les hésitations de chacun face au manque d’un être cher, privilégiant la relation, ténue et solide en même temps, entre Lawrence et Zoé (Judith Chemla, trop rare) qui fonctionne comme un rempart au chagrin, à la perte. Des rescapés de Sasha, déambulant de Nation à Coney Island, d’Annecy à Brooklyn.
Le parallèle avec Oslo, 31 août est tentant bien sûr, tentant carrément, déjà par la présence, toujours remarquable, d’Anders Danielsen Lie, et parce que les deux films travaillent admirablement le thème du deuil, de l’autre ou de soi, et saisissent avec grâce une grande métropole (Berlin, Paris et New York, sensuelles comme jamais) dans l’ivresse estivale, et sont construits sur un même tempo, des mêmes musiques au hasard (magnifiques morceaux choisis et magnifique b.o. de David Sztanke), un même spleen, une même façon d’envisager les jours qui passent comme quelque chose de vital, de précieux et de complexe (inertie professionnelle, déroute sentimentale, peur des lendemains…). Mais Ce sentiment de l’été sait finalement moduler sa propre mélodie, sensible et discrète, pour dire les doux adieux à l’autre.
D'autres avis sur Ce sentiment de l'été
Traquer les trajectoires d’une famille comme tant d’autres, confrontée au deuil précoce d’une jeune fille : une sœur, une fille, une amante. Mickhaël Hers s’attarde sur ceux qui restent, sur leur...
le 11 mai 2017
26 j'aime
Ce sentiment de l'été c'est le ciel bleu et l'herbe verte, c'est les enfants qui jouent dans les fontaines et les adultes qui paressent le long des trottoirs, c'est la douce musique des pneus de vélo...
Par
le 20 févr. 2016
24 j'aime
3
La perte d'un être cher, provoque un sentiment de douleur qui paraît insurmontable et engendre une période très difficile à surpasser. Ce sentiment de l'été, c'est l'histoire de Zoé et Lawrence qui,...
Par
le 8 mars 2016
9 j'aime
Du même critique
Au clair de lune, les garçons noirs paraissent bleu, et dans les nuits orange aussi, quand ils marchent ou quand ils s’embrassent. C’est de là que vient, de là que bat le cœur de Moonlight, dans le...
Par
le 18 janv. 2017
182 j'aime
3
Un jour c’est promis, j’arrêterai de me faire avoir par ces films ultra attendus qui vous promettent du rêve pour finalement vous ramener plus bas que terre. Il ne s’agit pas ici de nier ou de...
Par
le 19 oct. 2013
180 j'aime
43
En fait, tu croyais Matt Damon perdu sur une planète inconnue au milieu d’un trou noir (Interstellar) avec Sandra Bullock qui hyperventile et lui chante des berceuses, la conne. Mais non, t’as tout...
Par
le 11 oct. 2015
162 j'aime
25