Le deuil de Celeste

Apprenant que Rachida Jones (que j’avais vue dans The Office entre autres) et Andy Samberg (des Lonely Islands, biatch) allaient jouer ensemble dans un film où ils seraient en couple, j’étais impatiente de voir le résultat.

J’ai donc attendu un an que le film sorte au cinéma. Sauf qu’il n’est jamais sorti sur grand écran en Belgique ou en France. Alors j’ai attendu encore un an, pour voir si finalement, le film allait quand même réussir à traverser l’Atlantique ou pas.
2013 : Allocine me confirme toujours que ça sort "prochainement". Mouais.
Du coup, j’ai fait comme tout le monde, j’ai demandé à Google de me trouver un fichier lisible sur VLC (un fichier lisible sur word, c’était bien aussi mais si le but est de mater un film, soyons honnête, ça n’aurait servi à rien). Au bout de quelques mois, enfin, le film est disponible en vostfr sur les Internets. (Merci les Internets)

En possession du fameux fichier, j’ai enfourché mon vélo d’appartement (30min/jour il a dit le docteur) et j’ai lancé VLC.

Comme on s’en doute, ça parle d’un couple. D’une meuf qui s’appelle Celeste et de son keum qui s’appelle Jesse. (une comme le titre du film. Dingue !) Sauf que dès le début du film, on nous le dit direct : ils ne sont plus ensemble.
Ils se sont rencontrés lorsqu’ils étaient jeunes, ils se sont mariés, ils ont vécu ensemble longtemps, et malgré leur divorce amorcé, ils habitent toujours quasi ensemble, voyagent ensemble, vont au restau avec leurs amis ensemble, bref, ils sont ensemble, sauf qu’en fait, ils ne le sont plus.
Le truc, c’est que Celeste ne supportait plus que Jesse vive comme un gamin, sans responsabilité, sans vrai job, sans se prendre en main (c’est ton destin !).

Leurs amis trouvent que leur relation est très malsaine, n’incitant aucun des deux à tourner la page. L’amie de Celeste lui dit même qu’à force de rester cul et chemise, si pour elle, c’est clairement fini, ça finira par faire souffrir Jesse.

Et forcément, un soir, Celeste et Jesse se retrouvent en compagnie d’une armoire Ikea à monter et d’une bouteille de vin et là, ça fait des chocapics.
Si pour Celeste, c’était juste pour la soirée, pour Jesse, c’est comme avoir manger un Mars, ça repart.

Et là… là, c’est le début du bordel.

Notre forte Celeste, persuadée qu’elle avait tourné la page et que c’en était fini de son tendre et irresponsable Jesse va réaliser qu’elle a fait L’ERREUR DE SA VIE en l’envoyant chier au petit déjeuner.
"Non mais Jesse, tu comprends, t’as pas changé alors bon, ok, on est toujours ensemble, mais on peut pas être ensemble kwa !"

Après cette discussion "juste mise au point", Jesse prend enfin la claque "non, elle veut plus de toi" dans la gueule. Tel Jacob qui part bouder au fin fond de l’Alaska à chaque fois que Bella caresse un autre pelage que le sien, il prend ses affaires et se casse.
Celeste, de son côté, doit de toute façon prendre un avion pour le taff et s’absente plusieurs semaines, ne manquant pas de harceler le répondeur téléphonique de Jesse comme si de rien n’était pour lui raconter ses journées.

En rentrant, Celeste, qui a ENFIN réaliser que Jesse était genre l’homme de sa vie (comment passer à côté de l’info ?), veut rattraper le coup et lui dire qu’elle l’aime et que blablablabla. Lui, il a tourné la page correctement car il s’apprête à devenir papa. Oui, en deux semaines, c’est possible.

C’est possible parce que comme ils étaient séparés depuis quand même longtemps avant leur aventure sex+Ikea, Jesse avait eu l’opportunité de mettre son wiwi dans une dame qui ne prenait pas la pilule. Quelques semaines plus tard, au moment où Celeste le plaquait à nouveau, il apprenait l’heureux événement de la part de la future jeune maman. Jesse allait assumer, prendre ses responsabilités, se mettre en couple pour de vrai avec la mère de son enfant. Jesse allait donc être papa. Et Celeste était effondrée.

ET OUAIS !

Comme une bonne grosse connasse qui se respecte, Celeste va faire de la merde. Elle va faire ce que toutes les connasses font :

1. Se persuader que c’est mieux comme ça parce que toute façon "c’est qu’un con".
2. Réaliser qu’en fait "non, c’est pas qu’un con, c’est moi qui suis qu’un con".
3. Tenter de le reconquérir en passant pour une conne.
4. Faire chier le monde en agissant comme une égocentrique.
5. Finalement accepter l’évidence, grandir, tourner la page.

Et en gros, le film, c’est l’histoire de la période "grosse connasse" que la plupart des nanas expérimente au moins une fois dans leur vie.

Je me disais que c’était quand même dégueulasse qu’on nous prive de ce film, qui s’avère quand même mignon alors que les distributeurs n’hésitent pas à nous proposer des merdes comme le film avec Charlize Theron (Awkward, the movie).
C’est vrai que ça change d’avoir un film qui traite, non pas du début d’une histoire d’amour mais de sa fin. C’est juste dommage que ça ne soit finalement pas drôle. C’est sûr qu’on ne peut pas toujours attendre de Samberg qu’il fasse constamment le clown mais c’est également dommage de n’avoir que le point de vue féminin.
Encore que, cela se légitime par deux choses. D'abord, Rashida Jones est scénariste sur le projet. Ensuite, on se retrouve un peu soi-même sans réponse par rapport aux sentiments de Jesse. On n'a pas besoin de les connaître parce que, comme Celeste, on doit aller de l'avant et ne pas se concentrer sur ce mec, puisque le problème vient de la nana.
Un peu comme quand on était au collège, qu'on se faisait plaquer par Brandon et qu'on cherchait désespérément à savoir pourquoi, quels sont exactement ses sentiments pour continuer à alimenter une lueur d'espoir alors que... NON MEUF, C'EST DÉCÉDÉ ! ARRÊTE DE TE FAIRE DES FILMS ET OUBLIE LE MERDE !

Bref, ce film mérite une note à peu près égal à la moyenne du bac du commissaire Bialès.