C'est une suite de narrations à la Sacha Guitry qui ramène ces hommes assis sur des banquettes, bercés par les roulements du train, à l'âge des illusions et des aventures. Par deux fois l'insolite s'en mêle (la mystérieuse pianiste nocturne d'un hôtel de vacances, la morte ressuscitée par un thanatopracteur, cette histoire étant tournée en noir et blanc, comme un fantasme), mais il n'y a pas de brisure dans le style du film. Même le comique débridé (récits de Menez et de Galabru) obéit à une logique de l'adolescence prolongée, de l'expérience amoureuse par laquelle le mâle cherche à se situer, à se définir.
Folle randonnée au pays des séducteurs maladroits transformant en fantaisies leurs paradis perdus. Pascal Thomas a trouvé en ses interprètes de parfaits complices, il faut prendre ce train en leur compagnie.
A noter que l'affiche du film signée R.Topor (qui fait une apparition dans le film) a été interdite a sa sortie