Le vair/verre itable renouveau Disney

12ème grand classique Disney: Cendrillon, 1950


On y est enfin, le long-métrage qui a relancé Disney à l'aube des années 50. Fini les compilations bon-marché, on retourne sur une adaptation ambitieuse d'un conte de fées, dans le but de reproduire le premier (énorme) succès de la firme: Blanche-Neige et les 7 Nains.


Pas d'expérimentations, pas de bizarreries: on est sur du 100% classique, un retour aux sources qui est calibré pour plaire à toute la famille. La magie est relativement peu présente, bien qu'essentielle à l'intrigue. Elle sert de passerelle entre la description d'un monde "réaliste", décrit comme dur, injuste, et sans guère d'espoir, et un univers de rêve, le cœur de la formule Disney, là où l'impossible se réalise forcément...


Le martyre psychologique de Cendrillon est admirablement retranscrit. La méchante marâtre, son bourreau, se pose sans difficulté comme l'un des meilleurs méchants Disney. Sans aucune caricature, sans hurlements, sans menace physique, ni même pouvoir magique d'aucune sorte, la belle-mère funeste est une réussite glaciale, un miroir parfaitement composé de haine et de mépris. Une terreur pour ainsi dire terre-à-terre qui met à l'épreuve la bonté et la foi de l'héroïne, sans doute beaucoup trop passive pour les standards de notre époque, mais aussi attachante que rayonnante.


Disney se retrouve par contre face à un problème qu'il avait déjà rencontré lors de ses précédents longs-métrages: l'histoire de Cendrillon est artificiellement étirée pour tenir au delà de l'heure requise. Après tout, il s'agit juste de raconter les mésaventures d'une jeune femme qui veut assister à un bal... Pour combler les trous, de nombreuses séquences mettent en scène les animaux fétiches de la firme: des souris !


Habillées par Cendrillon pendant son temps libre, ces sympathiques rongeurs doués de la parole affrontent le perfide et rondouillard matou de la marâtre, nommé Lucifer au cas où le spectateur n'aurait pas compris que les chats sont tous des engeances de l'Enfer.


Ces poursuites chat/souris, pour amusantes qu'elles soient, sont assez envahissantes, au point où les animaux volent la vedette à une Cendrillon qui se laisse porter par les événements, comme au second plan. Le déséquilibre narratif est évident et empêche ce long-métrage d'atteindre toutes ses ambitions de départ. On passe un bon moment, on ne s'ennuie guère, mais on ne se sent jamais réellement transporté vers un monde de féerie inoubliable...


Cendrillon a peut-être inauguré l'Age d'Argent qui a sauvé Walt Disney de la faillite, grâce à son immense succès public et critique, mais je me plais à espérer plus trépidant pour la suite de mon marathon...

Amrit
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le 29 oct. 2024

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