Lehrer ne reste pas les deux pieds dans le même sabot
Deux ans après "L'Autre versant" (http://www.senscritique.com/film/L_Autre_versant/critique/16244798), Benjamin Lehrer démontre qu'il est un réalisateur à suivre, ne serait-ce que par sa faculté à passer radicalement d'un genre à l'autre, et ce avec une réussite certaine.
Ici, il s'attaque à la comédie pure, mais à un type de comédie, noire, à laquelle le cinéma français n'ose s'attaquer que trop peu souvent. Le terrain semble chasse gardée des britanniques (et d'un certain cinéma scandinave) et pourtant Lehrer démontre qu'avec un certain courage et une bonne dose d'imagination scénaristique, il est possible de s'attaquer à des sujets tels que le handicap et d'en faire un objet assez délirant.
Bien entendu quand on lit comédie et handicap, on aura dorénavant une facheuse tendance à penser "Intouchables", mais ici la comparaison ne tient pas une seconde, cette Cendrillon étant un personnage burlesque. Ici l'accent est mis non sur les dialogues mais sur les situations. Et maitrisant avec une certaine facilité l'aspect purement drolatique, le réalisateur ose même une incartade (réussie) du côté de la comédie romantique.
S'il lui reste clairement à progresser sur la forme, sa mise en scène demeurant encore un peu scolaire, le garçon semble prendre un réel plaisir, et ce bonheur est, il faut l'avouer, très communicatif.