A travers le portrait de Ruan Ling-yu - la "Garbo chinoise" -, Stanley Kwan pose avant tout une réflexion sur les motivations et les aspirations des actrices. Il intercale ainsi entre les scènes de sa reconstitution, des moments où il dialogue avec ses actrices tant sur Ruan Ling-yu que sur leurs points de vue sur leur propres métiers. Loin d'être un artifice gratuit qui pourrait casser l'émotion ou être hors sujet, Stanley Kwan livre un très bel hommage aux femmes et au cinéma aussi.
Tout le monde n'a pas l'air d'aimer, mais j'ai vraiment été conquis par ce choix artistique qui offre un éclairage particulier et doublement personnel dont la richesse trouve un écho dans la beauté picturale des images... Ca peut paraitre un peu long mais c'est vraiment passionnant. Il faut dire que la pauvre Ruan Ling-yu a connu une vie courte mais débordant de déboires personnelles accentués par les bouleversements politiques et morales ainsi que le début de la presse à scandale.
Et puis, il y a bien-sûr Maggie Cheung qui demeure à elle seule une des raisons premières de découvrir ce Center Stage
Accessoirement, c'est une nouvelle fois le genre de film qui me fout un coup de blues quand je vois le nombre de films perdus à jamais de cette époque. Ruan Ling-yu a beau être une actrice culte, ses films toujours existants se comptent sur une seule main, le plus connu et visible étant le magnifique La divine