Ça faisait un bout de temps que je n'avais pas eu une telle surprise.
Pensez-donc, un film où les acteurs restent immobiles pendant tout le métrage, dans une seule pièce quasiment plongée dans le noir, avec seulement un rétro-éclairage rouge au sol...
Tout passe par le pitch d'une simplicité extrême: chacun doit choisir qui va mourir, s'il veut survivre!
On ne sait presque rien des personnages (seulement quelques bribes en cours de route) et il ne reste que cette sorte de mise à mort (un rayon d'énergie foudroyante, sortant d'une hémisphère au centre de la pièce) selon les goûts de chacun.
L'intelligence du script est de nous montrer ce qu'est réellement l'être humain: soit une personne prête à tous les coups bas pour choisir sa victime (qui est noir, qui est gay, qui est athée...) au nom de sa propre survie.
Toutes les tares de l'humanité se font jour (égoïsme, racisme, homophobie, jeunisme...) en dictant de nouvelles règles de survie (élimination des vieux, des "pécheurs", des célibataires, des non-conformistes et j'en passe...).
Un jeu de massacre psychologique nous entrainant dans les sombres tréfonds de l'âme humaine et ce, sans explosion, cascade, effet gore, torture physique, CGI envahissant, sur-découpage, musique grandiloquente...
Ça, c'est ce que j'appelle de l'Art dans son épuration la plus totale. Avec un strict minimum (au sens ascétique du terme), les réalisateurs/scénaristes **Aaron Hann** et **Mario Miscione** réussissent à nous renvoyer en pleine face, un constat amer (ça, c'est mon point de vue perso) sur ce qui définit basiquement un être humain. J'en entends se dire "mais les animaux aussi, le font bien...".
J'ai envie de répondre oui, mais..!
Car en tant qu'Homo Sapiens (soit Homme Savant, en Latin), nous nous définissons comme plus réfléchis, plus conscients, plus intelligents que toutes autres formes de vie sur cette planète. Nous avons vite oublié que nous appartenons à la Super Famille des Hominidés, soit des Primates dans le Règne Animal.
Règne Animal...
Oui, nous sommes donc proches parents de ceux que l'on appelle "des animaux", alors y a t-il réellement une différence ? Au vu du comportement humain depuis toujours, il est même possible que nous soyons la pire espèce, en fin de compte !
Nous sommes pourtant capables d'amour, de compréhension, d'intelligence...Et pourtant, nos instincts de survie balaient complètement notre appartenance à une soit disant "société civilisée", dès lors que nous nous sentons menacés directement...
Dès lors, fini la compassion, la tolérance et l'amour ! Il ne reste plus que notre propre intérêt qui rentre en compte...
Reflet sans concession du côté le plus vil de l'être humain, **Circle** pose la question la plus pertinente au possible: jusqu'où seriez-vous prêt à aller, pour survivre..?