Le Cerro Torre est une montagne réellement fascinante et je comprends qu'Herzog ait voulu faire un film sur elle. Un film, oui mais pas un documentaire, une fiction où l'enjeu est d'arriver en premier au sommet. Je me suis un peu renseigné sur la montagne, sur sa réelle première ascension et je pense qu'Herzog a dû s'en inspirer. En gros c'est presque pareil, deux types la montent, un troisième reste au camp de base, l'un des deux alpinistes meurt et avec lui les supposées photos du sommet disparaissent... Forcément personne ne croit le type qui dit y être allé.
Ensuite ce n'est que pure fiction (bien qu'en réalité ça s'est passé an 1959 et pas dans les années 90).
Je sais bien que Herzog aime les tournages extrêmes et pour une fois j'aimerais voir le making off, parce que putain, c'est quoi ce bordel ? comment ils ont tourné ça ? si c'est un trucage je n'ai rien vu et si c'est vrai c'est totalement inconscient... on a un type qui se balade au sommet de la montagne, tranquillement, filmé depuis un hélico qui fait un travelling arrière...
Le film n'est pas le meilleur film d'Herzog, loin de là, il est d'ailleurs assez oublié et ça s'explique d'autant plus qu'il est quasiment introuvable et que pour le voir en bonne qualité (autre dit pas sur YouTube) j'ai dû le louer et en plus c'était en VF (horrible la VF, horrible...), mais putain pour les dernières images il faut voir ce film... c'est juste fou. (et la scène d'intro est pas mal non plus, ça renvoie aux oubliettes Mission Impossible II (désolé Tom))
Il est assez logique pour Herzog d'aller tourner ça en Argentine, maintenant les Alpes ne représentent plus le même danger dans l'inconscient collectif que dans les années 20 avec les films d'Arnold Fanck. Mais là franchement il a fait fort, puisqu'il a réussi à transposer ce cinéma là à l'époque contemporaine et à l'autre bout du monde, où l'on retrouve Mathilda May, sorte de Lennie Riefenstahl prise entre deux alpinistes... sauf qu'ici l'intérêt n'est pas le mélo sentimental.
Le vrai problème du film c'est qu'on met un peu de temps avant d'entrer dans le vif du sujet, il s'égare un peu j'ai l'impression au milieu après une introduction sur les chapeaux de roues. Alors c'est une manière de garder le réel spectacle pour la fin, mais je n'aurai pas craché sur un truc un poil plus rythmé.
Et rien à voir, mais j'ai pas du tout compris le rôle de Brad Dourif, qui joue décidément très bien les débiles légers. (Sutherland est parfait quant à lui)
Mais voilà pour ses scènes juste hallucinantes je suis prêt à tout pardonner, parce que si l'ascension est rapide, dieu ce qu'elle était intense tant la montagne est spectaculaire.
Edit : je viens de capter le rôle de Dourif, qui effectivement renforce la vacuité de toute la folie médiatique