Space Oldity
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Sous-décurion de la garde-montée de Bethléem, Asmaël (Michel Serrault) voit son quotidien bouleversé par un étrange mystère qui plâne sur la ville : une étoile que tout le monde voit sauf lui, une prophétie annonçant le renversement du royaume par un nouveau-né, la chasse aux bébés organisée par le roi Hérode lui-même... Quand un jeune couple sur le point de mettre un fils au monde arrive à Bethléem, Asmaël décide alors de les soustraire à la colère d'Hérode et de son supérieur direct, son beau-frère Sémiramis (hilarant Roger Carel). Mais on ne trahit pas ainsi la discipline des soldats de Palestine...
Obscur téléfilm retrouvé au fin fond des archives de l'INA (et de leur excellent site de VOD madelen que je découvre tout juste : les trésors de la télévision française pour 3€/mois, pas mal !), Cette nuit-là à Bethléem n'a certainement rien de majeur dans les annales télévisuelles du siècle dernier, et fait pourtant figure de pépite à redécouvrir aujourd'hui, et ce tout particulièrement à la lueur de la mort du grand Roger Carel.
Occupant un des deux rôles principaux, épaulant le merveilleux Michel Serrault, Roger Carel se révèle un acteur comique de premier plan, dont on regrette qu'il n'ait pas davantage occupé physiquement les écrans. Jouant le double-jeu du beau-frère hypocrite et impitoyable, qui est aussi le supérieur militaire tyrannique d'Asmaël, il est pour beaucoup dans le dynamisme qui se dégage de l'ensemble, et son duo avec Michel Serrault délivre au récit tout son sel.
Ce sel, le récit le doit également aux savoureux dialogues de Claude Dufresnes, qui transforment ce qui aurait pu n'être qu'une simple pochade parodique en petite pépite aux dialogues percutants. Cela n'exclut pas quelques temps morts et quelques gags inférieurs au niveau d'ensemble, bien sûr, mais ainsi, le téléfilm d'André Fey se maintient à un bon niveau, et bannit toute forme d'ennui de ces 59 minutes joyeusement délirantes.
Evidemment, il ne faut pas s'attendre à du grand art sur la forme. On est dans un téléfilm tout ce qu'il y a de plus téléfilmesque. La photographie est assez plate, ainsi que le montage, et la musique ne fait que quelques incursions sans caractère dans le récit (hormis le Douce nuit qui clôt le métrage). Rien de remarquable de ce côté-là ; tout au moins n'a-t-on pas les rires préenregistrés qui se faisaient outre-atlantique à la même époque...
On aurait sans doute facilement pu améliorer le résultat final, notamment en accentuant un peu l'émotion du final à la crèche, attendu et pas tout-à-fait aussi puissant qu'il aurait pu l'être si le téléfilm s'était un peu plus pris au sérieux.
Ainsi donc, Cette nuit-là à Bethléem fait figure de jolie friandise de Noël, que l'on déguste avec beaucoup de plaisir grâce à des dialogues ciselés et un duo d'acteurs plus que convaincants. On pourra regretter une légère absence de poésie ou de profondeur, mais la superficialité étant la règle d'or de ce genre de comédies, on ne songera guère à en tenir rigueur au téléfilm d'André Fey, qui accomplit toutefois sa mission, si l'on en juge au grand sourire avec lequel on en ressort.
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Créée
le 19 sept. 2020
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