Contrairement à la légende ce n'est pas "Et Dieu...créa la femme" mais ce film qui a lancé le vedettariat de Brigitte Bardot (plus de 4 millions d'entrées).
A l'époque ce film est apparut comme assez original. Les jeunes revues spécialisées (Arts, Les cahiers du cinéma) en ont dit du bien et ont classé Michel Boisrond (dont c'est le premier film) parmi les jeunes espoirs du cinéma Français.
C'est vrai qu'il a eu le flaire formidable de lancer au cinéma le duo de comique de cabaret Poiret/Serrault avec ce film.
Il faut avouer qu'il y a encore un petit côté frai dans ce film, et ça ne vient pas seulement de BB. L'esthétique, toutes les couleurs de ce monde occidental de spectacle et de consommation, la fantaisie du milieu artistique bourgeois, la touche de comédie musicale, ça rapelle une certaine forme de comédie américaine et ce n'est pas déplaisant.
Mais bon à part ça c'est quand même très désuet. C'est écrit par l'époux de Bardot, Roger Vadim qui prépare aussi son "Et Dieu... créa la femme" qui sortira quelques mois après. Son style était sulfureux aux yeux des puritains de l'époque mais aujourd'hui ça parait très sage. Alors certes le concept est sympa, mais on rit trop peu, à part quelques dialogues amusants. La mise en scène de Boisrond n'a pas vraiment la vis comica. D'accord le gag de l'incendie appuis le côté légère de Brigitte, mais il n'y a pas de quoi se mettre des claques sur les jambes son plus.
En plus de ça Jean Bretonnière campe un "Bardot boy" un peu insipide. Et puis le comique de Poiret et Serrault, Raymond Buissière et Darry Cowl n'est pas super bien utilisé, disons qu'il y avait moyen d'en tirer beaucoup plus de moments drôles, mais bon il ne fallait pas qu'ils fassent de l'ombre à Bardot j'imagine. C'est dommage car elle arrive déjà à être assez attachante, sa confrontation à autant de bons acteurs aurait pu donner quelque chose de vraiment mémorable. Mais bon il faut quand même admettre que Poiret et Serrault sont vraiment remarquables.
Il y a quand même Françoise Fabian qui s'en sort, et on apperçoit les trognes de Jean Lefèbvre, Mario David, Misha Auer, Jacques Marin et Robert Rollis.
Ca restera le plus gros succès de Boisrond et son film le plus célèbre mais il a quand même fait mieux par la suite.