Ce film de 1943 n'est pas aussi maladroit et emphatique que le film de propagande courant. Mais, s'il peut passer pour un témoignage sur l'esprit de l'Angleterre en guerre, sa vocation n'en est pas moins celle des oeuvres incitant à un effort de guerre partagé et à la foi convaincue en la victoire.. Afin, comme le présente le film, que l'abondance et l'insouciance de la fin des années 30, symbolisant les belles années de l'entre-deux guerres, reviennent au plus vite.
Le cadre essentiel du récit est une usine où travaillent des femmes réquisitionnées, toutes concernées (il y a bien sûr le vilain canard, le contre-exemple utile, qu'on finira bien par ramener sur le droit chemin) par le soutien industriel aux hommes partis combattre.
Sans faire abstraction des problèmes individuels de chacun(e), les auteurs prônent comme il se doit l'esprit de sacrifice et la nécessité de l'effort. Celia, personnage central, finira d'ailleurs par accepter son sort: son dur travail à l'usine
et la fin cruelle de sa romance avec un aviateur écossais.
Puisés dans l'Angleterre populaire, les personnages du film sont très consensuels et servent un propos convenu. On l'admet dans la mesure où le film de propagande est un genre cinématographique, mais un genre qui, ici, disons-le, n'a aucun intérêt scénaristique ou artistique.