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Vous savez ce qu'on dit; la culture c'est comme la confiture : plus on en a et plus on l'étale. En partant de ce gourmand postulat - un peu tronqué pour l'occasion - on peut donc avancer sans craindre l'indigestion que Danièle Thompson suit actuellement un régime strict. En effet, réaliser un film sur Émile Zola et Paul Cézanne sans aborder les apports de ces deux artistes à notre patrimoine culturel, ça a de quoi laisser sur sa faim.
Donc si ce film ne nous plonge pas dans le tourbillon creatif et artistique de la fin du XIXe siècle, que raconte-t-il donc ? Tout simplement la tumultueuse amitié des deux hommes; de leur enfance insouciante jusqu'à leurs vieux jours d'artistes accomplis. Est-ce intéressant ? Pas vraiment. Si on fait abstraction de la curiosité que peut représenter un focus sur ces grands Noms, il ne reste plus qu'un banal drama sur l'amitié masculine avec tout ce que cela implique...
C'est à dire de francs moments de complicité, des coups de gueule et l'impondérable triangle amoureux de ce genre de film. En construisant ce récit à l'aide de flashbacks à différents stades de la vie des personnages, la réalisatrice parvient à casser la monotonie inhérente à ce genre d'histoire somme toute plus que conventionnelle. Bon ça ne casse pas trois pattes à un Caneton mais les décors et les costumes d'époque étant de bonne facture, on arrive sans peine a s'immerger dans la France de la fin des années 1800.
Porté par les Guillaume - Canet et Gallienne interprétant respectivement Zola et Cézanne - ce film s'emploie à dépeindre en substance les aléas chaotiques de la vie d'artiste ; reconnaissance par ses pairs, soutien de la famille, angoisse de la page blanc, style qui peine à se renouveler et à transcender à nouveau le public etc,...Mais ça reste assez anecdotique dans le déploiement de la trame et a fortiori ne compense pas le peu d'info distillé pour épaissir les héros.
Concrètement on retiendra que l'un n'aime peindre que des pommes quand l'autre a un faible pour les ouvriers totalement délaissés en littérature. Ah si, on découvre aussi que Maupassant, Pissarro, Manet et autres Renoir sont de parfaits glandeurs qui n'ont pour seule fonction dans le film que d'arbitrer les conflits entre les deux amis et s'accouder au comptoir des bars pour conspuer les petits camarades qui, eux, ont percé dans le milieu artistique. Reste toutefois qu'ils donnent un peu de cachet à un background qui aurait mérité d'être plus étoffé.
En conclusion, Cézanne et moi est un petit drame social qui n'a pour seul intérêt que de se dérouler dans un contexte historico-artisitique peu courant au cinéma. Si la forme est des plus correctes, le fond peine sérieusement à convaincre. Et ce ne sont pas les amoureux de confiture qui diront le contraire.
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le 8 nov. 2016
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