Démarrant par un postulat historique avéré, à savoir la tentative d'assassinat du Général De Gaule au Petit-Clamart en 1962 par les hommes de l'O.A.S., le récit du "Chacal" de Fred Zinnemann va se muer en un thriller fictif de haute volée qui voit les exilés de l'organisation armée secrète mandater un insaisissable tueur à gages freelance pour finir le travail. Nous voici un an plus tard en 1963, les principaux instigateurs de l’attentat raté contre le Général - d’anciens gradés de l’armée française - ont été arrêtés, voire exécutés. Il reste pourtant un groupe de quatre hommes qui ont investi le dernier étage de l’hôtel Garibaldi à Rome pour fomenter un nouvel attentat. Pour avoir accordé l'indépendance à l'Algérie, De Gaulle doit mourir coûte que coûte, et il mourra de la gâchette du Chacal (Edward Fox). Fred Zinnemann nous présente alors un homme d’une incroyable prestance - loin du cliché du tueur à gages que l’on connaît - mais que l’on ne s’y trompe pas, l’homme est impitoyable ! Le long-métrage nous entraîne sur les traces d’un personnage fantomatique passant au-dessous de tous les radars toujours avec agilité et parfois avec férocité. Malgré toutes les précautions du monde, l’affaire s’ébruite après les aveux de l’un des instigateurs. Et c’est donc en parallèle du parcours du Chacal que nous suivons avec intérêts l’investigation du commissaire Lebel (Michaël Lonsdale) et de l’inspecteur Caron (Derek Jacobi), deux fins limiers de la police française à la solde du gouvernement en crise. La priorité totale est faite à cette enquête hors normes, Scotland Yard, les services secrets intérieurs, le FBI et d’autres organismes sont sur le qui-vive ! Qui est ce chacal, où se cache-t-il et surtout où frappera-t-il ? Autant de questions que le scénario du “Chacal” délaye avec parcimonie pour entretenir un indispensable suspense…
Sorti en 1973, le film affiche cinquante ans au compteur, mais l’efficacité est toujours au rendez-vous. A savoir qu'une relecture éponyme avec Bruce Willis et Richard Gere a vu le jour en 1997 sous la direction de Michael Caton-Jones.