Un film d'horreur produit par Carlo Ponti, Andy Warhol et Jean Yanne : il n'en fallait pas plus pour attirer ma curiosité un peu déviante pour cet objet filmique aujourd'hui plutôt méconnu. Malheureusement, pas grand chose à sauver de ce foutoir complet et ridicule de bout en bout. On suit un baron misanthrope qui tue les gens pour récupérer certains de leurs organes afin de mettre au point un surhomme supposé être parfait. Scénario hyper réduit que n'est au final que le prétexte à l'insertion de scènes gores. C'est d'ailleurs probablement le seul intérêt du film qui surprend par sa haute teneur en scènes sanglantes. Alors que les films de cette époque se révèlent souvent plus prudes que ne le laisse penser leur réputation, Chair pour Frankenstein se montre généreux avec son public : décapitation, éviscération et j'en passe. Mais tout ça est au final bien maigre pour susciter l'intérêt. Quant aux acteurs, ils sont uniformément mauvais, la palme à l'insupportable Udo Kier qui passe le film a hurler sans que l'on sache pourquoi (mention particulière pour sa scène finale où, transpercé d'une lance, il prononce une longue tirade). Seule la musique, sobrement mélancolique, apporte une touche surprenante à l'entreprise. Au final, on a surtout l'impression d'être face à une œuvre superficielle sans doute produite pour permettre à certains d'aller s'encanailler devant un film gore avec la caution « Andy Warhol » mais le résultat manque tellement de sincérité qu'il en devient indigeste.