Outcha, c'est 100% sensation grindhouse, le visionnage de ce film. La qualité de la bobine est fantastique, avec des rayures pas timides pour un sou et des changements de couleur de pellicule quasi-expérimentale. Au point que l'aspect technique du film est un élément nanar à part entière (le montage est catastrophique par moment).
Alors certes, Chaku Master est un film mou du genou, avec une tendance à la baston interminable. Mais de diou, quel pied quand même ! Bruce Ly est de cette race d'acteur inoubliable, dont les grimaces forcenées poursuivent le spectateur même plusieurs jours plus tard. Il sautille dans tous les sens, en s'efforçant de ressembler au maximum à un Bruce-fake des plus nanars (même si par moment, l'illusion de voir Bruce Lee est présente). Il connait des périodes de mutisme impressionnant, avant de passer en mode introspectif où la voix-off décide de narrer le contenu insipide de ses pensées. Effarant ! Et puis quel enflure : après s'être fait gentiment turlupiner sous un arbre par une inconnue, il lui pique sa bagnole en se marrant.
Ajoutez à cela une séquence d'intro inoubliable (avec une tentative de constituer un gang de sous-Jim Kelly), un doublage anglais atroce, et une fin qui arrive à surprendre par sa nullité alors qu'on l'a beau savoir qu'elle sera nulle. Quel talent !