Le travail de Louise Borleteau transmet avec Chanson Douce le message de Leïla Slimani (autrice du roman original) sur la porte de l'intimité d'une famille qui est ouverte à une nounou, un fait soit des plus communs mais non pas des plus anodins. L'intensité musicale et les plans serrés choisis précisément à certains instants clés du film retranscrivent bien les pressentiments d'une mère et l'obsession d'une nounou, dans des moments qui pourraient autrement être totalement banals.
Karine Viard et Leïla Behkti crèvent l'écran, cependant cela créait un certain déséquilibre avec le jeu d'Antoine Reinartz qui est en dessous et qui ne réussi pas à apporter autant de nuances au personnage du père. J'ai aussi beaucoup apprécié le jeu d'Assya Da Silva qui manie avec perfection les scènes durant lesquelles Mila est surprise et mal à l'aise. Je pense plus particulièrement à la scène du pot, durant laquelle Assya nous offre un jeu d'une subtilité rare pour un jeu d'enfant. Je reprocherais aussi le côté trop "cliché" de certains personnages (les amis du couple et la belle-mère pour être plus précise).
N'ayant pas lu le roman de Leïla Slimani, je ne peux cependant pas donner un avis objectif sur le travail de fidélité à l'oeuvre originale.
J'ai aussi aimé le fait que le film nous tienne en haleine et joue avec la frustration du spectateur à la fin. La curiosité morbide de ce dernier n'est pas réconfortée.