Deux criminels lourdement condamnés s’échappent de prison et kidnappent au passage un bébé. Une nuit, ils s’invitent dans la maison de la famille Misawa, dans la lointaine banlieue de Tokyo. Le père est un directeur publicitaire très policé, sa femme une mère au foyer qui élève un jeune garçon. Le plan des criminels se dévoile peu à peu : d’abord, ils violentent le père et le contraignent à faire disparaître dans un bois la voiture qu’ils ont volée, tout en menaçant de viol et de mort la mère et son fils. Puis ils l’embarquent dans la demande de rançon pour le bébé qu’ils ont kidnappé. Devant un jeune garçon effronté qui ne comprend pas la lâcheté de son père – le modèle de l’adulte s’effondre devant ce panel de personnages, les deux ravisseurs sont ignobles et Misawa devient une marionnette aux mains des criminels et s’improvise maître-chanteur pour récupérer la rançon à leur place. Sa lâcheté et la peur l’empêchent d’agir contre ses ravisseurs, avec lesquels s’installe une torture psychologique.
Par la suite, le père se rend à Tokyo pour récupérer la rançon, ce qui est l'occasion pour Fukasaku de nous offrir un beau plan-séquence et une scène d'une nervosité incroyable, avec un Misawa pris de sueurs incontrôlables, des voyous sur le qui-vive, des flics en planque et une rue bruyante qui ajoute à l'ambiance.
Un film noir, très noir. Le meilleur Fukasaku sur la période des années 60.