A Rome, Guido et Antonia vivent ensemble depuis six ans. Ils se croisent matin et soir car Guido travaille de nuit à la réception d'un grand hôtel de la ville tandis qu'Antonia est hôtesse de jour dans une agence de location de voitures. Pourtant, cela ne les empêchent pas de faire l'amour, est souvent : presque à chaque croisement, matin ou soir quand l'un se lève et que l'autre arrive pour se coucher.

Nos deux tourtereaux sont très amoureux malgré leurs différences. Guildo est érudit : il étudie longuement les langues anciennes et a même un doctorat en la matière. Un poste d'enseignant semble même lui tendre les bras au sein de l'Université de Princeton (rien que ça). Mais Guildo aime sa vie. Son emploi lui laisse énormément de temps pour lire : ce qu'il aime par dessus tout. Antonia, quant à elle, est nettement moins cultivée (ça fait un peu cliché le savant qui sort avec la godiche, mais bon...) Nettement moins cultivée, mais ô combien talentueuse : mademoiselle (le couple n'est pas marié) écrit des chansons. Fort belles.

Antonia et Guido veulent un enfant. Et les choses se compliquent tout à coup. Car ils n'ont jamais pris leur précaution en six ans d'activités sexuelles intenses. Pourtant, aucune conception n'a eu lieu. Chacun est persuadé que le problème vient de lui. Discussions, rendez-vous chez le médecin, déprime, crises de nerfs. Et l'entouage qui - sans le savoir - met de l'huile sur le feu : "Ca fait un moment que vous êtes ensemble non ? Vous n'en voulez pas ? C'est vrai que vous avez le temps !"

Ce combat (car s'en est un véritablement) se révèle usant. Pour chacun d'eux, mais aussi pour leur couple.

Un film qui ne me tentait pas des masses avant de me mettre devant. Mais il s'ouvre avec la Pastorale de Beethoven : un fort bon début. On rit beaucoup, les scènes avec le gynéco ultra-catholique sont particulièrement savoureuses. Ce sujet difficile est traité sans pathos racoleur, avec une très grande sensibilité, une très grande intelligence. Avec beaucoup de sobriété et d'humilité. Et d'humour. Les acteurs sont absolument convaincants et parfaitement dans leur rôle.

Une réelle surprise et une belle soirée de cinéma.
BibliOrnitho
7
Écrit par

Créée

le 24 nov. 2014

Critique lue 402 fois

BibliOrnitho

Écrit par

Critique lue 402 fois

D'autres avis sur Chaque jour que Dieu fait

Chaque jour que Dieu fait
cityhunternicky
6

Critique de Chaque jour que Dieu fait par cityhunternicky

Chaque jour que Dieu fait nous raconte le combat d’un couple qui souhaite avoir un enfant. Difficile ici de trouver sujet plus commun, Chaque jour que Dieu fait renforce ce sentiment en mettant tous...

le 17 sept. 2013

1 j'aime

2

Chaque jour que Dieu fait
ffred
6

Critique de Chaque jour que Dieu fait par ffred

Entre le très joli La prima cosa bella et l'excellent Les opportunistes Paolo Virzi réalisait cette petite comédie dans l'air du temps. C'est drôle et bien joué mais pas inoubliable...

le 24 août 2015

Chaque jour que Dieu fait
BibliOrnitho
7

Critique de Chaque jour que Dieu fait par BibliOrnitho

A Rome, Guido et Antonia vivent ensemble depuis six ans. Ils se croisent matin et soir car Guido travaille de nuit à la réception d'un grand hôtel de la ville tandis qu'Antonia est hôtesse de jour...

le 24 nov. 2014

Du même critique

Le Petit Prince
BibliOrnitho
10

Critique de Le Petit Prince par BibliOrnitho

A cause de la vanité d’une fleur maladroite qui ne sut déclarer son amour et parce qu’il a découvert que l’amour pouvait avoir des épines, le Petit-Prince quitta sa minuscule planète (pas plus grande...

le 5 nov. 2013

49 j'aime

2

Le Voyage de Chihiro
BibliOrnitho
10

Critique de Le Voyage de Chihiro par BibliOrnitho

Une enfant est affalée sur la banquette arrière d'une voiture, des bagages en tout sens : la famille de Chihiro déménage et arrive dans son nouveau quartier. Mais papa tourne un tout petit peu trop...

le 28 janv. 2014

48 j'aime

3

Kafka sur le rivage
BibliOrnitho
10

Critique de Kafka sur le rivage par BibliOrnitho

Un chef-d'œuvre qu'il me paraît impossible à résumer. Un récit dense, surréaliste où deux mondes s'entremêlent étroitement. Le jeune Kafka Tamura (le nom est authentique, mais il s'agit d'un prénom...

le 20 juin 2012

42 j'aime

8