D'ordinaire quand une femme est confrontée à l'horreur, c'est par l'artifice d'un cadavre ensanglanté ou la vue d'un tueur prêt à en découdre avec elle.
Stanley Donen inflige bien pire à son héroine bcbg: il la dépossède de ses biens.
Quid de la femme qui ne bat un cil quand on lui apprend la mort de son mari, mais tombe des nues quand elle retrouve l'appartement conjugal vide.
C'est ca le vitriol de Charade, un film des années 50 avec l'effervescence des années 60.
Rondement mené par une photographie délicieuse et une inventivité folle et débridée (la scène du jeu de l'orange totalement inattendue en est un parfait exemple).
Audrey Hepburn est stupéfiante, tantôt damoiselle en détresse, tantôt menant la danse auprès des mâles.
Et Cary Grant, bluffant, avec l'énergie d'une pile éléctrique malgré ses presques 60 ans.
Le seul, et vrai, bémol de l'entreprise vient justement d'un changement que Cary aura réclamé auprès de la production, voulant que dans sa relation avec Audrey durant le film, elle soit celle qui séduit l'autre, en raison de son vieil age.
Le problème est clairement la structure narrative n'invitait la relation qu'à aller dans le sens inverse et aurait permis si Cary était le séducteur de couvrir une bonne ribambelle de trous de scènario.
Malgré tout la magie opère dans ce film à l'esprit à la fois thriller et enchanteur.
Ce qui demeure le principal.