Derrière le paravent d'une intrigue de film d'espionnage consistante mais manquant de tension pour happer parfaitement le spectateur, Charade est avant tout une formidable comédie nous permettant d'assister aux confrontations délicieuses d'un Cary Grant forcément en grande forme et d'une Audrey Hepburn toujours aussi merveilleuse de délicatesse et de classe (ce qui ne l'empêche pas d'incarner un personnage de demi-gourde. Avec talent). Les rôles secondaires sont qui plus est pas piqués des hannetons, l'inspecteur français en tête.
Si l'intrigue met du temps à démarrer - avec une tonalité presque grave qui manque de tromper le spectateur sur le registre de film qu'il est en train de voir - l’enchaînement des rebondissements tourne à la cocasserie pure et simple, les sourires s’enchaînent jusqu'au rire devant une grimace finale que je vous laisse découvrir (Quoique auparavant, une scène d'échange d'orange ou une autre de salle de bains vous titillera forcément les zygomatiques).
Bonus pour le spectateur (naturalisé / immigré) parisien que je suis, le décor que constitue la capitale français rend les poursuites, entrevues et autres déambulations savoureuses. Le marché des Halles disparu, les couloirs du métropolitain d'alors, les quais de la Seine où déjà Gene Kelly dansait pour Un Américain à Paris (c'est pas moi qui le dit, c'est Audrey !), les jardins des champs Elysées, etc. On se promène de conserve avec le duo vedette sur une scène aussi familière que fantomatique.
Bref, faites vous plaisir.