Le chewing-gum c'est très vulgaire, le chewing-gum ça m'exaspère

Quand on a entendu parler de "Charlie et la Chocolaterie", on en avait déjà l'eau à la bouche. Et le résultat satisfait les gourmands que nous sommes... Drôle, cynique, mordant, tendre, visuellement époustouflant, musicalement parfait, les mots manquent.

Il faut dire que c'est du bon Burton, de ces films les plus personnels et surtout, de ceux où on ne l'attendait pas. Car le réalisateur aime la surprise. Mais outre le risque, il aime le confort surtout! Alors dans cette aventure unique, tirée d'un livre culte, il s'est entouré de ceux qui forment ses meilleurs accolytes à ce jour: Johnny Depp devant la caméra et Danny Elfman à la baguette de chef. Il a bien sûr fait lui même les croquis de ses décors et personnages et tenu à les construire en dur. Et puis on y retrouve ses thèmes préférés, et notamment sa volonté à nous montrer les gens normaux comme plus tarés et dangereux que les doux dingues du style de Willy Wonka.

Parlons en de ce Wonka, personnage ambigu, entre le drôle et l'inquiétant, qui promenait déjà son côté asocial dans le roman, et qui pourtant volait déjà la vedette à ce petit Charlie qui tient le titre du livre. Et Burton en attribu le rôle à un des rares acteurs capables d'être aussi crédible en créature avec des mains-ciseaux qu'en Pirate des Caraïbes ou encore qu'en allumé défoncé. En clair: Johnny Depp, véritable acteur fétiche pour Burton, et on ne regrette pas son implication dans ses films, il n'est jamais décevant, toujours bon et juste. Les puristes retrouveront d'ailleurs un peu d'Edward dans ce Wonka, traumatisé par son père et un appareil dentaire.

Osons le dire, Charlie est un prétexte, une sorte de passeur pour nous, un point d'ancrage qui nous oblige à reprendre des yeux d'enfants pour mieux apprécier le monde merveilleux de la Chocolaterie, devenue personnage à part entière. Parlons en de cette chocolaterie, usine mystérieuse, où personne n'entre et qui pourtant tourne depuis des années et produit les meilleures sucreries du monde, les plus fabuleuses, les plus dingues aussi. Une chocolaterie où tout semble sans but, c'est normal, nous répondent d'une même voix Charlie et Willy: les bonbons ça n'a pas à être utile, c'est pour ça que c'est bon! L'usine est donc truffée de trouvailles multicolores, d'excès en tout genre, un trop plein de couleurs et de psychédélisme genre années 70, un peu comme la coupe de Wonka d'ailleurs. Un univers baroque qui pourtant ne dépare pas de celui auquel Burton nous a habitués! Il oppose d'ailleurs à cette usine futuriste, le quotidien de la ville autour. Il verse dans l'expressionisme, notamment avec la maison de Charlie, qui n'est pas sans rappeler le manoir "d'Edward aux mains d'Argent", de travers, un peu branlante, cassée, avec des trous partout, bref, une vraie maison burtonnienne.

Un Burton inspiré, entouré de ses deux meilleurs acolytes, qui nous plonge dans un univers visuellement incroyable, cynique et mordant, burlesque et acide, pourquoi se priver? Vous passeriez, ce serait dommage, à côté d'un film... savoureux!
Lorelei3
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le 27 oct. 2011

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