David Koepp a beau être un excellent scénariste, il s'avère aussi être un réalisateur de seconde zone, mettant en scène des films malheureusement pauvres et pas très mémorables. Ainsi, il retrouve Johnny Depp onze ans après Fenêtre secrète pour l'adaptation du premier roman de la trilogie "Mortdecai" écrite par Kyril Bonfiglioli où nous suivons donc Charlie Mortdecai, marchand d'art anglais un brin escroc, qui se retrouve dans une aventure déjantée à la poursuite d'une peinture recherchée par le MI5, les Russes et d'autres gangsters excentriques...


Et là où on s'attendait à une comédie policière débordant d'humour british et de situations envolées, on se retrouve devant un énième Johnny Depp Show où la star va nous resservir comme d'habitude ses grimaces les plus connues, des accoutrements farfelus et ce jeu d'acteur répétitif qu'il recycle depuis plus de dix ans. Oui, Depp fait du Depp depuis Pirates des Caraïbes, revêtant à chaque fois la panoplie de Jack Sparrow pour n'en changer que le maquillage et le costume. Certes le personnage de Mortdecai, déluré, trouillard et alcoolique, sied parfaitement à l'acteur, mais on aurait tout de même préféré quelque chose de plus étonnant.


Heureusement, la galerie de comparses qui l'accompagnent sauvent légèrement la mise, que ce soit la sexy Gwyneth Paltrow, le toujours aussi pince-sans-rire Ewan McGregor et surtout Paul Bettany, méconnaissable en homme de main balafré qui n'hésite pas à s'occuper tout ce qui a un vagin. Hélas, si les personnages sont amusants, le scénario n'est pas du même gabarit : une histoire alléchante mais qui ne démarre concrètement jamais, des gags faciles qui tombent le plus souvent à l'eau et un côté sexuel/vulgaire mal exploité, preuve qu'on ne peut pas faire une comédie british en étant Américain.


Bien sûr, on rigolera de quelques passages décalés et de running gags gentillets mais dans l'ensemble, le long-métrage ne convainc pas, pire il laisse un goût amer dans la bouche avec ce sentiment que le projet aurait pu être bien meilleur entre d'autres mains. Réservé aux fans de Johnny Depp, aux fidèles qui continuent d'aduler cet ancien excellent acteur qui n'est aujourd'hui plus que l'ombre de lui-même.

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le 6 avr. 2019

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