L’inspecteur Martland (Ewan McGregor) est embêté : pour résoudre la disparition d’un précieux Goya, il n’a d’autre choix que de faire appel au millionnaire fauché, et trafiquant d’art Charlie Mortdecai (Johnny Depp), aussi niais que prétentieux. Celui-ci va avoir fort à faire pour retrouver la toile : affronter des trafiquants russes et chinois, un terroriste international, le MI 5, et même sa femme (Gwyneth Paltrow), qui le poursuit, à la suite d’une dissension conjugale au sujet de la moustache que M. Mortdecai semble avoir cru bon de se laisser pousser…


Le charme d’une comédie anglaise des années 50 allié à la lourdeur d’une comédie américaine actuelle. Voilà, à peu de choses près, à quoi peut se résumer le film de David Koepp. Celui-ci est un réalisateur assez pénible : doué d’un sens de la mise en scène certain, il ne semble en revanche avoir aucun sens de la finesse. L’humour, parfois très amusant, entre Wodehouse (auteur de l’hilarante série des Jeeves) et Mister Bean, est donc plombé par des allusions sexuelles un peu trop récurrentes et parfois de très mauvais goût. C’est d’autant plus dommage que c’est presque une des seules choses qui vient vraiment gâcher le film. Le scénario est plutôt bien troussé, rythmé par quelques scènes d’action assez agréables et par une musique électrisante, et agrémenté de dialogues parfois assez futés (pas toujours, certes !). Si la prestation de Johnny Depp devrait décevoir tous ceux qui n’ont pas la chance d’éprouver la douce hilarité que je ressens face aux mimiques clownesque du monsieur, les vrais fans devraient tout de même retrouver en lui l’étincelle qui le rend inimitable, même quand il en fait des tonnes (ce qui lui arrive ici très - trop - régulièrement, je suis bien obligé de le reconnaître), quoiqu'on puisse difficilement en vouloir à ceux qu'il aura déçu. Pour le reste, le casting est reconnu impeccable par moi, à l’unanimité.
Bref, un film loin d’être parfait, mais qui laisse entrevoir suffisamment souvent ce qu’il aurait pu être sans ses puériles répliques à base de sexe pour qu’on y trouve tout de même du plaisir. A jeter ou à déguster. C'est selon.

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le 7 févr. 2016

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Tonto

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