Charlie's Farm
4.9
Charlie's Farm

Film de Chris Sun (2014)

Chris Sun s’est fait un nom. Et même si son dernier métrage Daddy’s Little Girl, aura été boudé par la critique, il lui aura néanmoins permis de remporter deux prix, ainsi que pouvoir élever techniquement l’ensemble, le budget passant de 400,000$ à 3 millions. Cela peut sembler modeste, mais vu le résultat avec Daddy’s Little Girl, c’est bien plus qu’il n’en faut pour satisfaire les amateurs de gore !
Bref, Chris Sun revient à ses « débuts » (c’est ici son quatrième long-métrage), puisqu’il avait débuté avec Come and Get Me, lui-aussi un slasher. Pourquoi y revenir ? Parce que le cinéaste a visiblement les glandes en voyant les pseudo-slashers qui se suivent inlassablement, toujours formatés de la même façon, sans chercher à innover, et surtout manquant de pêche et de gore très gore. Il est vrai qu’hormis l’étonnant See No Evil, d’une brutalité exceptionnelle, il est rare d’avoir affaire à du vrai slasher, celui qui, comme le genre l’exige, ne fait pas dans la demie-mesure.
Sun façonne donc son métrage dans un moule, la parodie, la satyre qui se moque de la concurrence en tournant ses poncifs en dérision. Toutes les idioties habituelles sont ici exacerbées, jusqu’à la bimbo qui apparait au début sur un ralenti des plus kitsches. On s’en amuse, mais c’est aussi le double-tranchant qu’implique cette direction, elle fonctionne, hélas elle patine un peu, et Sun se retrouve pris à son propre piège, il finit par avoir du mal à se différencier de la concurrence. Heureusement, avant que ce point négatif ne puisse ronger la bobine, Sun nous balance son maniaque, Charlie, dans un plan magnifique, travaillé juste ce qu’il faut en numérique pour rendre justice au personnage, qui s’impose instantanément comme l’un des plus mythiques des slashers, rien que cela ! (un affrontement très musclé avec Kane Hodder renforce d’ailleurs ce sentiment)
Puis les choses s’enchainent en suivant un rythme mené tambour battant, où chacun des meurtres regorge de détails et de drôlerie. L’immense ex-catcheur australien Nathan Jones balaye d’un revers de la main Kane (See No Evil), jusque dans un final qui quant à lui s’éloigne des poncifs d’abord utilisés en première partie.
Charlie’s Farm est une excellente nouvelle addition au cinéma de genre, bien qu’il se prenne brièvement à son jeu dans sa partie parodique, notamment à cause de flashbacks « origines » pas des plus pertinents, hormis pour la présence de Bill Moseley. Reste qu’après la sublime barbarie à laquelle on a assisté, on ne peut que réclamer un second opus !


Critique

SlashersHouse
7
Écrit par

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le 26 août 2015

Critique lue 767 fois

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