Film vu en avant première dans le cadre du FIFAM 2014, je base les dires de De Heer sur la conversation qu'on pu avoir avec lui après la projection film.
A la fois une fiction autobiographique mais aussi une histoire universelle qui fait échos à ces occupations coloniales qui déchirent les peuples indigènes, Charlie's Country est une œuvre forte bien que parfois inégale.
On est subjugué, cloué sur place, par le magnifique travail que nous livre le duo Gulpilil/De Heer, sans tomber dans le pathos désagréable qui aurait pu s'avérer néfaste et plonger le film dans du misérabilisme facile, la pudeur reste au centre du récit.
Heer racontait lors d'une interview qu'il n'est pas rare, qu'un aborigène est connu un passage en prison en Australie. Souvent contraints, à avoir des conflits avec les polices locales conséquence d'une mauvaise intégration dans ce nouveau monde plus hostile, les ethnies sont complètement chamboulées. Charlie incarne ces peuples, cette souffrance est en lui, il marche et reste la tête haute bien que la charrue soit bien pleine.
Les détracteurs pourraient crier à l'histoire bien trop simple, et aux rebondissement parfois trop faciles et facilement décelables à l'avance, mais je pense qu'il faut avoir plus de recul et prendre ce passage comme l'histoire d'un gars qui dans le fond est bon et vrai.
Même si De Heer est resté frileux par rapport à la mise en scène en développant peu les autres personnages du film, cela permet de réellement centrer l'action sur Charlie. Bien que l'esthétique soit très classique et parfois répétitive, on avouera qu'elle fonctionnera à merveille, et que le message sera très bien véhiculé. Le film sera poussé par la poésie que dégage Charlie dans son regard et ses mimiques terriblement humaines.