Critique de Charlot est trop galant par Torrebenn
L'ivrogne rit !
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le 22 janv. 2017
Chaplin reprend ici son personnage qu’il avait délaissé une semaine auparavant pour camper un dandy dans Tango Tangles. Il endosse donc de nouveau le rôle d’un ivrogne. C’est en jouant, au théâtre, ce personnage très largement éméché qu’il avait été repéré par la Keystone pour sa gestuelle si particulière.
L’intrigue alterne entre les séquences au bar et les séquences où il tente de séduire une jolie jeune femme avant de se prendre une bonne raclée par le mari.
On peut noter dans ce court-métrage des personnages afro-américains. Mais ce ne sont que les personnages, non les acteurs. On préférait noircir le visage des acteurs que de faire jouer des afro-américains. Tout le monde n’avait pas l’audace et la liberté d’esprit d’une Alice Guy qui avait réalisé, plus de 10 ans auparavant, le premier film avec un casting composé entièrement d’afro-américains : A fool and his money (1912).
Il y a peu de gag marquant sinon celui où Chaplin se bat avec une porte battante, c’est le cas de le dire… Pour le reste ce sont des culbutes et pas mal d’agitation tout à fait dans l’esprit des réalisations de la Keystone. On sent bien que Chaplin n’est pas libre de son jeu. Le film a été réalisé par George Nichols. Chaplin avait été envoyé vers lui après des rapports tendus avec le réalisateur Lehrman. Voici comment Chaplin en parle :
J’eus les mêmes difficultés avec lui. Il ne connaissait qu’un seul gag, qui consistait à prendre un comédien par le cou et à l’expédier d’une scène dans la suivante. J’essayai de proposer une technique un peu plus subtile, mais lui non plus ne voulut pas en entendre parler. — Nous n’avons pas le temps ! S’écria-t-il. Tout ce qu’il me demandait, c’était d’imiter Ford Sterling.
Or l’humour de Chaplin n’était pas celui de Sterling. Difficile début, où il a vraiment dû s’accrocher pour ne pas lâcher.
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Créée
le 3 juil. 2022
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