Charlot marquis par Maqroll
Charlot n’est plus vagabond, il est, dans la lignée évidente de Max Linder, un homme du monde (et même un marquis dans le titre français) qui courtise une femme du monde. Ô surprise : comparé à ceux des films précédents, le scénario est ici nettement plus élaboré : méprise amoureuse, décisions tragiques, révélations, regrets et remords, tentative de réparation… jusqu’à la scène finale où tout le monde se tape dessus allégrement pendant que notre héros retombe dans les bras de sa belle… Notons quelques jolis extérieurs qui aèrent vraiment le propos et une scène onirique des plus originales rappelant irrésistiblement Méliès. Signalons enfin la présence, dans le rôle de la « lady », Minta Durfee, actrice charmante et expressive, qui eut l’honneur d’apparaître quelques fois auprès de Chaplin cette année-là. Au total, une première réussite pour lui en tant qu’acteur qui joue ici pour la première fois un personnage sympathique et souriant.