Gibier humain
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C’est l’histoire d’un docker en complet jeans qui aime se battre, manger des serpents au petit déjeuner et affublé d’une délicieuse une coupe mulet avec cheveux crollés et gras s’il vous plait.
Ce docker campé par un JCVD au top de sa forme est poursuivi par une bande de mercenaires fous furieux, avides de chasse, de gros pistolets et de meurtres !
Dans ce premier John Woo réalisé aux États-Unis, on ne s’embarrasse pas trop des nuances scénaristiques pour se concentrer sur l’essentiel.
Ici, l’histoire est somme toute assez basique. Des sans-abris généralement anciens combattants sont utilisés comme gibier pour l’organisation de chasse à l’homme.
JCVD est mandaté (malgré lui) par une petite cocotte fraichement débarquée en ville pour retrouver son papa qui se trouve être un sans-abri disparu…
Rapidement, Jean-Claude va décider de faire un peu de ménage dans tout c’foutraque.
Notons deux personnages féminins (dont l’une se trouve donc à la base de l’intrique du film) qui seront petit à petit réduit à portion congrue pour se focaliser essentiellement sur les bastons. Les bastons de bonhommes !
Très vite on se retrouve dans un schéma très classique du bien contre le mal.
Mêmes méthodes (tout défoncer) mais pas au service de la même cause.
Côté gentils, les personnages deviennent (trop) vite connivents. Ils ne se connaissent pas à la 5ème minute et se font des grosses papouilles passé le premier quart-d’heure. Pas bien grave.
Côté méchants, c’est pas compliqué, on dégomme tout ce qui bouge. Et pis à coup de gros, gros calibre !
Là où le John Woo est fortiche c’est quand il filme les gunfight, les courses-poursuites et autres scènes de bastons.
On sent rapidement que c’est dans ce domaine qu’il est le plus à l’aise, le plus percutant.
Et pour ce premier film US, il a choisi de mettre le paquet !
En gros ça pète de partout. Tout explose, tout part en fumée, rien ne résiste aux excès de violence des méchants méchants pour lesquels seul la mort de leur adversaire constituera un aboutissement. Avant ça ? On tire !
Dans ce joyeux bordel, JCVD passe son temps à faire des cabrioles et à donner des coups de pied dans la gueule de ces (nombreux) adversaires.
Ceux-ci sont généralement casqués, anonymes. De simples entités utilisées pour faire nombre et finalement se faire dégommer au terme d’anicroches tout en virilité. Des assaillants sans histoire, sans visage, pure chair à canon utile à l’incarnation d’un mal contre lequel JCVD se doit de faire justice.
Autre passage obligé chez Monsieur Woo : les gunfights.
Ces superbes scènes, jouissives, hyper-chorégraphiées et rythmées à souhait, permettent en quelque sorte de rétablir l’ordre du monde entre les différents personnages. Il y a ceux qui gagnent et ceux qui perdent. Oui, oui, oui !
Pour ces derniers, le destin est scellé.
Ils meurent et disparaissent instantanément de l’écran. Ils quittent purement et simplement le film et la pellicule. Pour eux aucun retour possible. Pas de demi-mesure, la mort un point c’est tout !
Mais pour déterminer qui peut vivre et qui doit mourir, on ne peut pas se contenter d’un coup de dés, d’un coup du sort ou d’une petite bagarre de pacotille.
Non, non, non, on s’en donne à cœur joie ! Il faut que ça pète !
A chaque fois il s’agit d’un combat à mort. D’une furie intensifiée artificiellement par un feu nourrit durant lequel il n’est nul besoin de recharger les armes. Cela n’aurait pas de sens ! Réduirait à des considérations trop triviales, ces combats dont la vocation est bien plus noble que celle de raconter de manière crédible un simple face-à-face (dont on connaît d’ailleurs l’issue probable).
Et puis les (nombreux) ralentis. Un peu comme chez Peckinpah.
Et puis le final théâtralisé par la surreprésentation d’un feu destructeur. Un peu comme chez Friedkin.
Mieux qu’un plaisir coupable, on est là devant un vrai bon film d’action signé. Pas par n’importe qui !
Créée
le 16 sept. 2018
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