Voilà un éditeur VHS décidément spécialisé dans le ciné ricain Z indépendant, cracra au possible, ayant déjà fait ses preuves à travers des fleurons du néant cinématographique tels Le Crochet du Boucher ou Suceurs de Sang.
Deux couples d'amis partent à l'arrach' en vacances dans le trou du cul du Sud profond, leur logement consistant en une vieille bicoque abandonnée depuis 10 ans. Bien entendu, l'accueil des pleupleus locaux est chaleureux, à base de "rentrez-chez vous les gens d'la ville, y'a des Chasseurs de Sang dans l'coin !". Rapidement, le retour à la nature, délivré de l'aliénation technologique "made in Japoooone", se transforme en séjour de l'horreur.
Le gros point fort de "Chasseurs de Sang" réside dans son gang de doubleurs, mes préférés, sélectionnés pour leur incompétence en parfaite adéquation avec l'expression psychédélico-merdé d'un réalisateur au cerveau rongé par le LSD. Dialogues débiles fondés sur le remplissage ("depuis que je suis gosse, je suis fasciné par les escaliers"), accents sans aucune retenue, diction de traumatisés faciaux, du petit lait nanar, quoi.
Pour le reste, c'est le vide intersidéral filmique. Image dégueue, bruitages oubliés, choix de zik dans la lignée de de A Night to Dismember, détails relationnels entre les personnages sans intérêt, monstres très sombres...
Le métrage bénéficie autant qu'il souffre de sa vacuité. On se marre bien à la vue des purs spécimens de rednecks consanguins qui alignent de gouleyantes tronches de louseurs, aux minables tentatives de faire du plein avec du vide, à l'idée de manger de la confiture avec des cornichons ou au montage de taré alternant des images de chorale d'église, de course au ralenti du héros dans une flaque d'eau et de grimaces apeurées des victimes des streums autochtones sur fond de Gospel mange-neurones. Un p'tit twist, un meurtre accidentel et ringard de chien, un coupage de main fait... à la main et un meurtre psyché à la hache, zouuu !
Malheureusement, il ne se passe tellement rien par moment qu'on se fait chier, surtout quand le réal s'acharne à faire d'interminables séquences de nuit américaines où l'on ne voit rien (d'un autre côté, il ne semble pas s'y passer grand chose). Il manque un cran supplémentaire de nawak pour vraiment faire prendre la mayonnaise nanar de ce genre délicat. Dommage, il y avait pourtant une bonne base.
"Suceurs de Sang" est le seul film de Robert Morgan, qui s'y octroie un rôle et qui semble par ailleurs fan du Bigfoot, vu les docus auxquels il semble avoir participé.