N'étant pas révolutionnaire pour un sou et n'ayant pas de poster du Che punaisé au-dessus de mon écran plasma, je ne connais pas grand chose à la vie et à l'oeuvre du grand Che Guevarra. Je ne m'attarderais donc pas sur la véracité des faits énnoncés ici, d'autres le feront mieux que moi. Un temps sous le viseur de Terrence Malick, ce biopic peu conventionnel a finalement attérit dans les bras de Steven Soderbergh, cinéaste prolifique capable du meilleur ("Traffic") comme du pire ("Ocean's thirteen"). Grandement aidé par le scénariste Peter Buchman, dont l'immense travail de recherche est à saluer, le cinéaste va proposer deux films, le premier nous narrant l'ascension de Guevarra quand le second s'attardera sur sa chute, le tout formant une immense fresque de plus de quatre heures. On saluera le bon goût de Buchman et de Soderbergh de ne pas verser dans les pièges de la biographie facile, les deux compères proposant un récit non-linéaire, alternant entre la visite du Che aux Nations-Unies en 1964 et son parcours, débutant non pas dès sa naissance ou sa jeunesse mais au moment où il décide de rejoindre l'armée de Fidel Castro, évacuant également toute histoire d'amour stérile qui aurait ralentit un rythme déjà bien lent. Car s'il y a un reproche que l'on peut faire à cette première partie, c'est bien son rythme neurasthénique, le film montrant principalement des guerilleros crapahuter dans la jungle pendant plus de deux heures. Heureusement, la mise en scène de Soderbergh est solide, proposant de superbes images et ne répondant pas aux sirènes de la caméra tremblotante illisible lors des quelques séquences d'action. On ne peut que saluer également la prestation de Benicio Del Toro qui en impose sérieusement en Che tout en composant un personnage humain, avec ses doutes et ses failles. Cette première partie est donc intéressante dans ce qu'elle montre du Che, son fonctionnement, sa façon de mener des troupes, même si l'on reprochera son extrême lenteur et la froideur qui émane de l'ensemble, en espérant que la seconde partie soit un peu plus prenante.

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le 8 sept. 2012

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Gand-Alf

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