Che - 1ère Partie : L'Argentin par takezo
J'ai particulièrement apprécié le parti pris de Soderbergh de passer outre les polémiques sur la période d'épuration (dont les considérations morales, justifiées ou pas, acceptables ou pas, auraient pesé sur le film) pour se concentrer sur la droiture et le courage d'un homme qui donnait vie à ses idéaux.
S'engager, par nature c'est se tromper ou en tout cas accepter une part d'aveuglement. Le film est entièrement axé sur l'homme, le victorieux et celui qui chute. Un homme, qui, quoiqu'on pense de son combat et de ses orientations politiques cultivaient des qualités humaines assez rares. La caméra de Soderbergh capte sans cesse son regard, celui de l'asthmatique qui souffre, du combattant courageux, celui du révolutionnaire conquérant, celui du jeune officier maladroit, celui du docteur miséricordieux. Guevara l'a assez répété, le moteur des révolutions, c'est l'amour, tout en affirmant que la vraie révolution ne peut s'affranchir du combat armé.
Au final on peut y voir une peinture figée en icône. Un Guevara quasi-christique mais je trouve pour ma part, le portrait vivant grâce à une mise en scène très belle, délicate même, qui s'efface devant son sujet. On est loin du portrait de l'idolâtre naïf. Bref, excellents films.