Torture porn cheap et malicieux, Cheap Thrills se fait passer pour un thriller intelligent et une comédie tellement sarcastique et subversive, de celles osant vous montrer ce qui serait la nature humaine. Le film de E.L.Katz peut être rapproché de Funny Games dans l'idée – pas dans la mise en scène, ici très commune avec une pointe de fantaisie, un peu dans la lignée de ce qui s'observait sur Kill List ou Le Dernier Pub avant la Fin du Monde.
Craig (Pat Healy), père endetté et responsable avec une petite situation morose, vient de perdre son travail. Il se réfugie dans un bar où il retrouve un ancien ami, Vince (Ethan Embry), au mode de vie plus libéré. Tous les deux ont besoin d'argent ; ce couple mystérieux en a et leur donnera des sommes astronomiques s'ils relèvent une série de défis. D'abord il faut toucher les fesses d'une hôtesse, puis se prendre un poing. Cela ira beaucoup plus loin, évidemment, surtout qu'il est temps d'être reçu chez ces diablotins morts de faim.
Quel est l'intérêt de cette démonstration ? Montrez jusqu'à quel point nous pourrons tous finir minables et soumis par l'appât du gain ? Tout ce dégueulis souligné par une esthétique tapageuse n'était pas nécessaire. Ce film n'est qu'un jeu malsain et vulgaire, dont on sait très bien qu'on pourra lui accorder une intention pertinente pour justifier d'avoir passé 87 minutes à contempler ce concours de bassesses. Ce n'est pas Pink Flamingos, ce ne sont pas des fous, juste des individus trompant le vide. Ils n'ont rien à dire ou à produire, alors ils nous polluent.
Chacun son libre-arbitre, c'est l'idée ? Alors ayons la capacité de jugement nécessaire pour jeter ce film à la poubelle sans nourrir de complaisance à l'égard de piteuses et improbables vertus allégoriques. Cheap Thrills est très faible : le concept est déroulé, sans plus, pour le reste, absolument rien n'est développé. L'opposition entre les deux vieilles connaissances est ridicule, leur caractérisation plus ou moins digne d'un soap pour beaufs abrutis. Le couple fortuné n'a aucune consistance.
Dans Cheap Thrills il y a deux imbéciles méprisables et deux tarés repoussants. Il est difficile de les suivre sans être navré, à moins de nourrir des sentiments d'hostilité juvéniles, une destructivité de petit acarien passif-agressif, à l'égard de la race humaine. Ou d'avoir un humour si tarantinesque.
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