Irritant !
Quelle initiative sympathique de la part de Jon Favreau que d'abandonner pour un temps la réalisation de blockbusters décérébrés pour nous parler de ce qui lui importe apparemment: la cuisine bien...
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le 25 août 2014
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Désolé mais je vais être obligé de spoiler un peu pour pouvoir continuer mais pour ceux qui me lisent régulièrement, vous avez l'habitude...
Carl, interprété donc par Jon himself, est anéanti par la critique reçue, aussi bien à titre personnel qu'à titre professionnel. il règle ses comptes dans une scène avec la personne qui non seulement détruit son travail mais aussi sa vie, en lui disant que la critique est facile mais l'art difficile. Il est oppressé par un patron qui ne le laisse pas libre de ses choix contrairement à l'accord initial qui avait l'air d'être passé. Il se désintéresse de l'argent et de ce qui est appelé "la cuisine gastronomique" car il veut faire plaisir aux gens à travers des plats plus populaires et simples.
Difficile de ne pas voir un parallèle avec le réalisateur, surtout connu pour Iron Man 1 et 2 (dans lesquels il joue Happy Hogan d'ailleurs). Les critiques n'ont pas été tendres avec lui, surtout pour Iron Man 2, et il a disparu ensuite du Marvel Cinematic Universe. Voilà donc son exutoire : l'art de la cuisine est un parallèle avec l'art du cinéma, le jargon est identique, son patron représente le studio pour lequel il a travaillé, le critique représente tous ceux qui l'ont descendu en flèche et ce film, léger et simple, est à l'image de la cuisine plus populaire que Carl veut faire aux gens pour avant tout leurs faire plaisir, les "toucher" comme il dit dans son film.
Alors oui, il crache un peu dans la soupe en prétextant qu'il a été bridé par les studios, plus que ce que l'accord initial le stipulait visiblement, et que ça explique le goût fade qu'a pu avoir Iron Man 2 ou Cowboys et Envahisseurs (véritable flop) mais ce film est tellement touchant qu'on lui pardonnera bien facilement. Il habite son rôle à la perfection et ses réactions face aux situations sont tellement passionnées qu'il est difficile de ne pas voir comment il s'est lui-même senti à la place de son personnage Carl et quel message il veut adresser sous couvert de ce film personnel.
Et la comparaison entre Carl et son interprète ne doit pas s'arrêter là. Cette relation père / fils qu'il essaie de reprendre en main se superpose sans doute aux enfants qu'il a lui-même (nés en 2001, 2003 et 2006) et qui n'avaient que quelques années lorsqu'il a dû être très occupé et souvent absent pour pouvoir sortir Iron Man en 2008, Iron Man 2 en 2010 et Cowboys et Envahisseurs en 2011. S'en est suivie une longue pause jusqu'à #Chef en 2014 pendant laquelle il a sans doute pu se consacrer d'avantage à sa famille.
Je parlerais bien des seconds rôles, tous excellents et habités, mais je pense qu'ils doivent se découvrir par eux-même. Je voulais au moins saluer le travail de Jon Favreau : réussir sous couvert d'un petit film léger et d'un road trip à faire passer des messages sérieux et une autobiographie... Pour ça, je mets facilement 8 étoiles !
Créée
le 23 sept. 2016
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