Il y a des films dont on sait, qu'objectivement, ça n'est pas réussi, mais le sujet et/ou le casting peut être le marqueur de son temps. Et c'est tout à fait le cas avec Cherchez l'idole, qui parle de la période des yéyés, en gros la première moitié des années 1960, à travers une histoire qui n'est qu'on prétexte.
Un jeune carreleur (Franck Fernandel), faisant des travaux au domicile de Mylène Demongeot, apprend que cette dernière a un diamant d'une valeur de 50 millions de (nouveaux) francs. Piqué par sa compagne, il va se mettre en tête de le voler, mais il va le cacher chez un disquaire, dans une guitare bien particulière, dont il apprend, en revenant la chercher, qu'elle a été produite en cinq exemplaires qui vont à autant de chanteurs. Le voilà donc avec la domestique de Mylène Demongeot parti à la poursuite de la guitare, alors que sa (désormais) ex-compagne voudrait bien aussi le caillou...
Cinématographiquement, c'est simple, il n'y a pas grand-chose à dire, Franck Fernandel (le fils de) étant un piètre acteur, et Dany Saval également. Mais ce qui fait le sel du film n'est pas son histoire, mais la musique. Car on voit une brochette hallucinante de chanteuses et chanteurs de cette époque, qui ont tous débuté à peu près en même temps, souvent le temps d'une ou deux chansons, comme Eddy Mitchell, Sylvie Vartan, Frank Alamo, Nancy Holloway, Jean-Jacques Debout et même uncertain Johnny Halliday, avec en clou du spectacle Charles Aznavour. Il n'y a pas Françoise Hardy, mais on ne pas tout avoir...
Aznavour est très important pour la réussite de l'entreprise, car il a écrit toutes les chansons qu'on entend, in extenso, aussi bien La plus belle pour danser que Bonne chance, et tant d'autres, et Et pourtant, très belle musique qu'il chante à la fin du film.
Dans le futur, quand on se demandera à quoi ressemblaient le début des années 1960, Cherchez l'idole fera figure de documentaire sur son époque. Mais pas cinématographiquement, c'est certain...