Le problème avec Raoul Walsh (ou pas), c'est qu'il réalise des films à tire-larigot. Rien que pour cette année 1947, on est sur quatre/cinq œuvres réalisées alors forcément certaines d'entre elles passent entre les mailles du filet. Cheyenne en fait malheureusement étrangement partie.
Habitué des westerns, Walsh raconte avec Cheyenne l'histoire d'un joueur professionnel, James Wiley, à la personnalité prétentieuse et à une façon de jouer plutôt douteuse.. Surpris par la police en train de tricher, il se voit proposer, afin d'éviter les ennuis, une mission plutôt délicate: attraper mort ou vif un braqueur de diligences surnommé "Le Poète" dû au fait des poèmes qui laissent sur son passage après ses attaques. De plus, James se voit confronter à la bande de Sundance Kid, jalouse et désireuse de travailler avec Le Poète qui s'est approprié leur territoire.
Joliment interprété par un Dennis Morgan aux faux airs de John Wayne, Cheyenne s'avère être un western qui sort du lot, proposant une aventure sans temps-mort et au scénario plutôt bien ficelé qui ne manque pas de rebondissements. Sur son chemin poussiéreux, notre ami James croise la route de la ravissante Jane Wyman et la belle Janis Paige, qui seront toutes deux des pièces maîtresses dans cette mission tourmentée.
Sachant doser aventure, humour, drame et action, Raoul Walsh propose une œuvre singulière dans cette machine à sous qu'est le Far West. L'homme à l'excellent Gentleman Jim prouve une fois de plus qu'avec le sens de rythme et une belle simplicité seulement, des petites œuvres peuvent s'avérer très bonnes. C'est ce qui caractérise la filmographie de Walsh et son Cheyenne, injustement méconnu et qui fait assurément partie de ses meilleurs du genre.
PS: Le film ne s'appelle pas que Cheyenne. Il a été rebaptisé Wyoming Kid par la Warner Bros des années plus tard pour de pas prêter à confusion avec la série Cheyenne sortie dans les années 50. Petite information qui peut se montrer importante si jamais vous le cherchez.