Il vous est sans doute déjà arrivé, lors d’un repas, d’avoir un convive qui tente de raconter une bonne blague que l’on connaît déjà, mais que l’on écoute poliment, un peu agacé, le sourire gêné car en plus le convive en question n’est pas très doué. Arrive la chute, tout le monde fait mine de, puis passe à autre chose. Et bien c’est ce à quoi me fait penser « Chic ». Avec son habillage stylisé, ce décalage permanent à la réalité, ses situations cocasses quoique peu innovantes, cela aurait pu être drôle. Drôle si Fanny Ardant ne se décidait pas à en faire des tonnes, drôle si Stocker n’était pas aussi grotesque, drôle si la construction du scénario était moins brouillonne et les dialogues (parfois drôles) placés au bon moment. Cornuau n’est pourtant pas un novice, il a montré par la passé qu’il avait un certain talent (« Les brigades du Tigre », « Maison close » pour la télé) mais là on a l’impression qu’il se laisse dépasser par le ton à donner à sa comédie qui oscille entre caricature forcée et grosse farce à la Zidi (des mauvais jours). Pas une minute de répit à l’ennui, moins encore de sourire. Seuls Hands et Elmosnino font ce qu’ils peuvent pour sauver les apparences, mais sont quand même, et on le ressent fortement, bien peu à l’aise...