Chicago est une comédie musicale sympathique et amorale contant l'histoire de Roxie Hart, aspirante meneuse de revues et chanteuse de cabaret qui tente d'échapper à la potence après s'être faite emprisonner pour le meurtre de son amant qui lui avait fait de fausses promesses.
Réunissant un casting de têtes connues, le film de Rob Marshall permet de passer un bon moment. Si tous les personnages s'illustrent par leur cynisme et leur amoralité, on ne les prend jamais en grippe. A ce titre, Zellweger, pour qui je n'ai pourtant que peu d'égard, correspond parfaitement à son personnage. Arriviste, manipulatrice, méprisante, Roxie Hart a plus d'un tour dans son sac et Zellweger a la tête de l'emploi, engendrant une antipathie immédiate. Et pourtant, on reste admiratif devant l'inventivité du personnage lorsqu'il s'agit d'attirer l'attention des médias.
En effet, Chicago est aussi une critique de la justice 'à l'américaine' où l'image qu'ont les médias de l'accusé(e) détermine l'issue du procès. Peu importe les moyens dont devra user l'avocat joué par un Richard Gere plutôt bon, l'important est de se mettre les médias dans la poche puisqu'ils se chargeront ensuite d'influencer le public. Surenchérissant à chaque intervention, il compare fort justement sa 'prestation' à du cirque.
Un des avantages de Chicago est également sa partie musicale (pratique pour une comédie musicale). Celle-ci se fait en parallèle du récit, comme si on assistait à la mise en scène façon cabaret des événements se déroulant sous nos yeux. Les chansons sont plutôt bonnes sans être exceptionnelles et participent au charme global du long-métrage, au même titre que les chorégraphies assez bien menées.
Si le film a pu souffrir d'être redondant à sa sortie puisque suivant de près Moulin Rouge dans le registre comédie musicale/cabaret, bien qu'ayant une histoire fort différente, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Ces deux films étant finalement des cas plutôt isolés, la proximité de leur sortie en salle n'est plus du tout dérangeante, l'impression de déjà-vu s'étant évaporée.
D'un autre côté, il est totalement incompréhensible que ce film ait décroché l'Oscar du Meilleur Film en 2002 devant le 2e Seigneur des Anneaux, Le Pianiste de Polanski ou même Gangs of New-York. Même l'Oscar du Meilleur 2nd rôle Féminin pour Catherine Zeta-Jones parait généreux. Si Chicago est sympathique, il ne boxe pas dans la même catégorie que les autres nommés, la faute notamment à un scénario très fin et qui ne doit son salut qu'aux chansons permettant à l'histoire de s'étaler sur une durée suffisante pour en faire un long-métrage honnête.
Ne déversons pas notre frustration sur le film en le descendant gratuitement pour autant, il conserve des qualités certaines.
Chicago est donc un film divertissant. Il ne casse pas trois pattes à un canard mais reste satisfaisant et peut servir pour reposer le cerveau entre deux films 'prises de tête'.