Il y a les films à très gros budgets, industriels, et puis il y a les films d'auteur, confidentiels. Ce film fait parti de la trop rare catégorie des "films du milieu": les films délivrant un message sincère et une proposition artistique singulière tout en restant accessible et même acceuillant.
Le casting est irréprochable. Anthony Bajon et Galatea Bellugi sont à la hauteur des hautes éspérances qu'ils ont construit au fil de leurs cinématographies. Raphaël Quenar, lui, propose une préstation surprenante avec une sincéritée que l'on ne lui connaissait pas, tout en mettant à profit le style qui a fait son succès pour un mélange parfois drôle, parfois perturbant, parfois attendrissant mais toujours pertinent.
L'ambiance du film, portée par sa photographie, ses décors et sa musique, oscillle entre le réalisme et le poétique de sorte que le film puisse assèner avec violence la duretée de certaines véritées tout en lui proposant toujours une alternative lyrique et réconfortante.
Cette dualité du film est très bien représentée par son scenario avec des sujets de fond universels tels que l'amitié et l'amour mais en les traitant de manière singulière. Les rugosités de l'amitié sont passées à la loupe et les relations sont toutes maladroites et violentes mais d'une sincéritée touchante et d'un réalisme palpable. En ce point, ce film se détache des scenarii bateaux d'amour impossible devenu miraculeusement possible ou des amitiés fades auxquelles personne ne croit vraiment.
Un film qui raconte avec une précision unique et un style singulier une véritée universelle.