Dans un village proche de Montpellier, deux individus dont l’amitié se confond avec la fraternité se charrient dans une nuit noire. Mirales domine par sa taille, sa grande geule et son charisme. Dog lui, subit la lumière de son frère.
Leur relation parfois malsaine, s’effrite lorsqu’Elsa débarque dans le village et débute une relation sans amour avec Dog. Seule personnage capable de tenir tête a Mirales, elle fait preuve d’un culot à la hauteur de son charisme.
Mirales est incarné par un époustouflant Raphael Quenard qui chante un langage soutenu avec la mélodie de la rue. Tout est bon, sa démarche, ses punchlines et son sourire trompeur. Si son personnage a des allures de frimeur, il se révèle en tant que véritable artiste dont les passions sont multiples. Les scènes illustrants son intérêt pour la musique, le dressage canin, la littérature et la cuisine accentuent la lumière qu’il attire naturellement sur lui.
Dog est spectateur de sa vie, si Anthony Bajon prend son rôle au sérieux, il reste néanmoins dénué de personnalité. Véritable philistin, Dog ne comprend pas les passions qui animent son frère et ne s’intéresse à rien. Certaines scènes suscitent une question qui demeure sans réponses, son manque d’expression reflète t-il une timidité maladive ou une haine constamment refoulée ? Une larme le long de sa joue sera sa seule marque d’émotion, et elle est destinée à son frère.
Le premier long métrage de Jean-Baptiste Durand est une rude poésie, et j’ai adoré ce film qui poursuit une philosophie qui m’est chère. Si la plupart des amitiés ont un destin incertain, celles qui choisissent d’emprunter le chemin de la fraternité ne laissent plus de place au doute.