Le Pouget, dans le sud de la France. Mirales et Dog, deux amis/voisins d'enfance, passent leur temps à traîner dans les rues du village. L'un parle, l'autre l'écoute. L'un est plus démonstratif, l'autre plus discret. L'un se considère comme plus érudit, l'autre plus naïf.
Leur amitié va être mise à l'épreuve à l'arrivé d'Elsa, dont Dog va s'éprendre.
Tout premier long-métrage de Jean-Baptiste Durand, ce «Chien de la Casse» est une bien belle réussite.
Simple et spontané, le film nous raconte une histoire qui va à l'essentiel, sans fioritures et sans esbroufe.
Mettant en scène la vérité des sentiments, qu'ils soient fusionnels et/ou contrariés, l'auteur/réalisateur nous parle d'amitié et de solitude.
Une solitude qu'éprouve Mirales, alors qu'il sent que son meilleur ami s'éloigne petit-à-petit et qu'il n'est plus le centre de son attention. Et une amitié que celui-ci veut conserver à tout prix, quitte à traiter Dog avec condescendance et à lui parler parfois comme à un chien, comme à son Malabar.
Parce qu'il ne sait pas comment parler autrement aux êtres qui lui sont chers, et parce qu'au fond, il a peur de les perdre et de perdre, par extension, une partie de lui-même.
Une comédie dramatique touchante, qui doit principalement sa force à l'écriture de ses personnages, et en particulier à son duo principal, superbement interprété par Anthony Bajon (déjà vu dans «La Prière», «Teddy», «Le Monde de Demain»), tout en retenue et en regards, et Raphaël Quenard (déjà vu dans «Les Mauvais Garçons», «Fragile», «Coupez!», «Je verrai toujours vos visages») et son parler lyrique et débordant.
Ce dernier, entre virilité et vulnérabilité, porte en son sein tout le questionnement de cette amitié contrariée, où chacun d'eux va devoir prendre ses distances avec l'autre pour mieux s'affirmer et se retrouver ensuite.
Parce que l'amitié n'est pas quelque chose qui est automatiquement dû, mais qui se travaille, s'entretient, entre concessions et confiance.
Parce que le temps et les tensions passent, mais les vraies amitiés restent.