Personnellement, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans le film. Le personnage de grande gueule joué par Raphaël Quenard, écrasant ou humiliant sans cesse son meilleur ami m'a rapidement gonflé mais j'ai patienté. On comprend que ce même personnage porte des blessures familiales, intimes qui le rendent aussi puant, ok. La mise en scène est plutôt bonne, les acteurs jouent bien leurs partitions mais...comment dire...Cette d'histoire d'amitié sur fond de misère sociale et spirituelle dans un petit village de campagne m'a laissé un peu indifférent. Il manque quelque chose pour que la sauce prenne vraiment. De bons acteurs mais qui ne déchirent pas non plus la toile, un réalisme social qui décrit bien l'ennui de ces zones qui ont été exclues de la "mondialisation heureuse", de ces villages autrefois bien vivants qui sont aujourd'hui peu ou prou à l'abandon (services publics, commerces en berne), composé de retraités, de chômeurs, de jeunes qui tournent en rond et ou sévit le trafic de drogue. Un réalisme intéressant, une rédemption possible à la fin, une histoire d'amitié intéressante. Si le vœu du réalisateur était de décrire honnêtement la misère de ces villages, le film est réussi et il est d'autant plus réussi qu'il montre sans fard un monde ou les jeunes n'ont plus beaucoup de perspectives, ou tout ce qui faisait le corps social et communautaire des villages (église, école, mairie et associations, travaux de la terre) s'est délité. Le film les 4 saisons d'Espigoule était plus drôle, plus "déjanté". Chien de la casse est plus réaliste, presque terne comme l'est la réalité de ces villages "perdus" et de leurs habitants.