Alors qu’ils n’ont plus que de la poussière à se mettre sous la dent, deux jeunes enfants afghans esseulés sauvent la vie d’un chien galeux qui allait être brûlé vif par un groupe de gamins. Ils sont sales, ils sont plus que pauvres, leurs deux parents sont en prison, ils n’ont pas de maison et dehors il fait 0°C. Causette à côté, c’est Cendrillon.
Visiblement, à Kaboul, ce n’est même pas que les enfants sont traités comme des chiens, c’est que les chiens sont mieux traités que les mômes. Ces derniers dorment dans des carrioles abandonnées et passent leur temps dans des décharges publiques à collecter du papier ou du bois à vendre pour s’offrir un peu de pain.
Dit comme ça, ça sonne comme du Zola sur lequel on aurait en plus collé des violons, mais Marzieh Meshkini ne sombre jamais dans le pathos dégoulinant. Elle expose simplement l’histoire de ces deux enfants sans forcer le trait. De toute façon, les faits sont là, on n’a pas forcément besoin de cordes qui grincent pour avoir le cœur serré.
Chiens égarés est donc un film assez cruel qui laisse très peu la part belle à l’espoir et démontre, encore une fois, que les gamins sont et seront toujours bien plus forts que les adultes. Après, la vie ne leur fait pas plus de cadeau mais eux l’affrontent sans se rouler par terre en pleurant mais en pointant sur elle un regard de défi.