Chillerama, c'est le film bis. Du genre que vous regardez avec vos potes, en bouffant des cochonneries et en buvant des hectolitres de bière. Un hommage direct à plusieurs genres de ces films qui passaient en deuxième partie de soirée dans les drive-in. Un film à sketches, et donc nous nous retrouvons avec 4 films pour le prix d'un. C'est pas beau, ça ? Mais c'est risqué, aussi. Un seul de ces film, s'il est mauvais, peut gâcher le tout.
Wadzilla (Adam Rifkin): Wadzilla nous conte l'histoire de Miles qui, suite à un traitement pour augmenter sa quantité de sperme, en créé un énorme qui ne va cesser de grandir et attaquer New-York, en hommage délirant aux films de monstres géants.
I Was a Teenage Werebear (Tim Sullivan): Ici, on touche à génération perdue, Grease et autres fureur de vivre, avec les sportifs d'un côté, les motards de l'autre... Et les ours-garou, qui le deviennent quand un mec s'épile l'entre-jambe, le tout saupoudré par le réalisateur, homosexuel, d’éléments de la culture gay, mais toujours de manière quelque peu cliché, exagéré, de cette vision que les gens en avaient dans les années 60, afin de coller à l'ambiance. Pour l'anecdote, il semblerait qu'ils aient galéré au moment du casting, car des acteurs hétéros auraient refuser le rôle et des acteurs homosexuels en auraient été empêchés par leurs agents... Le réalisateur à jeté son dévolu (sans vouloir dévaluer leur travail), pour le rôle principal, sur un acteur de film pornographique gay: Sean Paul Lockhart. C'est assez représentatif de la difficulté pour le milieu du cinéma d’accepter les rôles d'hommes adultes homosexuels.
The Diary of Anne Frankenstein (Adam Green): Comme son nom l'indique... Plus où moins, nous avons face à nous un mélange improbable entre Frankenstein (celui de Brooks, ce qui est encore plus savoureux, lui même étant déjà une parodie/hommage du Frankenstein des années 30. C'est sans doute le film le plus fidèle au genre qu'il parodie. Le réalisateur, tout comme Brooks, ira jusqu'à tourner en noir & blanc, et choisira l'allemand comme langue pour le film. Le film s'avère assez savoureux, avec un humour très "Brooks", un Hitler assez hilarant, une Eva Brown en chaleur et un Frankenstein... Très juif.
Zom-B-Movie (Joe Lynch): Le nom porte lui même le thème. Pendant que les spectateurs regardent les 3 films précédents dans un drive-in (Zom-B-Movie sert plus où moins de fil rouge), le pop-corn servit transforme peu à peu ceux qui le mange en zombis...Très portés sur le sexe. Rien ne le démarque vraiment d'autres parodies dans le même genre, si ce n'est, de part son cadre (le drive-in), que les dizaines de références à la pop culture. Mais assez fun à regarder.
Au final, Chillerama s'adresse avant tout à un public assez initié (ce qui n'en empêchera pas d'autres d'y prendre du plaisir), qui aime les film de série B et l'humour très graveleux, voire vulgaire, qui ne vole pas souvent au dessus de la ceinture. Cet humour, cette recherche continuelle de tout rapporter au sexe peu lasser au bout d'un moment. Mais pour une soirée déconne entre potes, c'est génial.