Des singes qui grimacent, des panoramas du coeur de l’Afrique, du Birdy et 95% du film résumé.
C'est avec cette bande annonce à la construction hollywoodienne et une authenticité proche du néant, que j'ai découvert "Chimpanzee". C'était surement calibré pour racoler les - 12 ans et leur mamans, mais moi, toutes ces belles images ça m'a touché.
Dans son ignorance pleine de mépris, Disney Nature en a oublié les plus grands spécialistes de la faune et la flore africaines : les chômeurs français. Tout chômeur digne de ce statut s'est émerveillé pendant des heures devant les reportages de France 5. C'est chronophage, beau et fascinant à la fois, mais surtout ça éloigne l'esprit du béton, de la grisaille et des responsabilités l'espace de quelques instants.
Ces documentaires, tous aussi passionnants et similaires les un que les autres, ne sont pourtant jamais sortie de mon salon. A l'exception de "Un jour sur terre" de Disney Nature, narré par Anggun et vu en salle obscure en période post-partiels. Un challenge audacieux qui laissera le souvenir d'une sieste inconfortable.
Mais parlons Chimpanzee.
Très vite on se confronte à un connard de narrateur, qui fait des blagues nulles et modifie avec subtilité sa voix pour se fondre dans les personnages. Vous revoyez votre maman prendre la voix de Papa ours et de Maman ours ? Bah la c'est pareil.
Et pendant 1h30, c'est chiant.
Vous allez me dire que c'est normal et que ce film se destine avant tout aux enfants. (Je sais bien, je l'ai écris plus haut). Oui mais pas n'importe quel gamin, l'américain, celui qui nourrira ses romances avec Julia Roberts et ses peurs avec un dictateur bridé ou un barbu. Justifions donc la mièvrerie pour gamins par le besoin de simplifications des idées.
Du coup, on a peur de rien, et certainement pas de multiplier les clichés. Le film souffre sérieusement de cette présentation des évènements, lourdingue sur la forme, laissant perplexe sur son fond.
Le film prend partie.
Et ça c'est complètement con.
Il y a un méchant dénommé "Scar", lorsqu'il entre en scène, c'est sur "la marche impériale" (version enfants).
HEHOOOOOOOOOOO ! C'est la jungle, il n'y a ni gentil ni méchant.
En plus les mecs c'est limite des super-prédateurs (eat/sleep/fuck) et on te les présente comme des animaux qui galèrent pour survivre. Des vrais patron de syndic'.
Sachez aussi que le film vous présente une jungle propre et polie. Non vous ne verrez pas un seul trou de balle (ce qui a du être coton niveau montage). Vous ne verrez pas non plus les singes charcuter à 15 un petit lémurien, ni même de partouzes géantes ou d'orgie dans le sang.
Disney Nature utilise régulièrement la carte du pathos a grand renfort de piano pour les semis événement de la vie quotidienne, et qui parfois, essaye de nous faire chialer lorsque deux macaques s'échange un bout de bois.
Ça ne marche pas...
... mais ça ne les décourage pas pour autant.
Apprêtez-vous à voir une bonne dizaine de fois un singe cassé des noix et le même poncifs sur cette technique Ô combien vitale pour l'espèce.
A ce propos, attendez-vous à subir des banalités et autres morales creuses bien inutiles quand elles ne sont pas malvenues.
SPOILER DE FIN : ON
Le bien triomphe du mal
SPOILER DE FIN : OFF
D'où proviennent donc les 6 points accordés à ce film que je dézingues** depuis quelques lignes ?
Tout simplement que Disney Nature a le budget et le savoir faire. Les images sont souvent sublimes et on trouverai ça presque dommage que le film s'intéresse uniquement aux Chimpanzees. Pourtant, choisir les Chimpanzees était une idée plus pertinente que je ne l'aurai cru. "C'est nos cousins et on partage tellement ensemble" laisse échapper une voix conne. Il faut (hélas) bien l'avouer. Ces Chimpanzés peuvent montrer des réactions étonnement humaines, des êtres terriblement crétins et tendres à la fois. En tant que militant actif contre le bien être animal, j'ai été impressionné par la force emphatique de ces singes. Les caméras ont su saisir ces regards, postures ou états d'âmes. Il faut d'ailleurs leurs reconnaître d'avoir réussie à capter des moments de vie sympa et probablement uniques. Toutes ces expressions corporelles si familières réduisent ce faussé qui nous sépare.
A savoir que le film propose des scènes de baston.
Et elles sont vraiment réussies, divertissantes et instructives.
Le film se conclut sur un générique/making off sous forme de bêtisier. Une chouette idée qui donne envie d'en savoir tellement plus sur la réalisation de ce genre de reportages.
Au final, attendez vous à voir de belles images montées par les équipes de MTV.
TuguDum.