Ravi de son retour derrière la caméra avec 1911, Jackie Chan se lance enfin dans un vieux projet : Armour of God 3. L'annonce fait saliver les fans du monde entier, l'attente est longue, mais voilà enfin le résultat !
Comme New Police Story avant lui, le film se veut plus une variation sur le thème qu'une suite authentique. Même s'il retrouve l'essence de son personnage et sa faculté de gober les bonbons en vol, tout le monde l'appelle "JC" et le titre original n'évoque en rien les précédents... Ce qui permet à Jackie de le placer à la croisée des chemins entre une volonté d'offrir au spectateur un spectacle total, tels que l'étaient les deux premiers, et ses préoccupations plus récentes : la responsabilité envers les générations futures et la place de la Chine dans le monde d'aujourd'hui.
Sacrée gageure, vu comme il est difficile de divertir en même temps qu'on sermonne. Grâce à un rythme absolument fou ( il y a dans ces deux heures de quoi alimenter deux ou trois saisons de série télé ! ) il arrive à surfer entre ces deux penchants à priori antinomiques. Et dans toute la première partie, son personnage ne dit des choses sensées que quand il ment pour endormir la vigilance des proies qu'il veut voler !
En parfait homme-orchestre, Jackie Chan supervise le moindre rouage de son film, menant ses troupes de la jungle à Paris à un volcan en furie, bénéficiant du dernier cri de la technologie pour livrer des plans virtuoses. Il retrouve aussi sa science de l'exploitation exhaustive des décors et ses chorégraphies toujours plus inventives.
Retrouvailles d'un homme et de son art, CZ12 n'en est pas le chef d'œuvre mais témoigne néanmoins de son exceptionnelle maîtrise. Sera-t'il son baroud d'honneur ou un grand retour, seul l'avenir nous le dira.