Christmas Story par LuluCiné

Les années 80 ont ce quelque chose de magique car elles flirtent avec nanarland sans jamais tomber dans ce sous-genre, ou peut-être est-ce simplement parce que je suis née dans cette décennie que je suis autant permissive. Mon regard d'enfant reste inlassablement le même sur les films de cette génération. Christmas Story vient donc d'entrer dans ce panthéon : et en plaçant son film dans les années 40 Bob Clark garde sans le vouloir cette pâte eighties.
La voix off vient donner du corps à ce petit garçon qui ne rêve que d'un cadeau pour noël : un fusil à air comprimé. L'excellente performance du jeune acteur aide beaucoup à se familiariser avec le côté kitch de sa famille ou encore de la réalisation.
Si le film ne se défait pas d'éléments caricaturaux, entre les brutes épaisses, le running gag ou l'archétype de la famille américaine, on entre avec plaisir au sein de celle-ci.
Christmas Story sait aussi remanier le cliché, par son approche drôle il casse par moment la magie de noël propre à ce genre de film pour mieux la replacer par la suite. De l'obsession de l'enfant pour ce jouet dangereux à la vision d'un père noël malsain dans un magasin, il n'y a qu'un pas pour le contre-pied. Le film fonctionne aussi parce qu'il est à hauteur d'enfant, d'où notre acceptation quand au ridicule de certaines scènes, surtout quand le gamin se met à rêver.
Mais ne voyez pas là uniquement un film parodique car il s'agit bien d'une histoire de noël. Christmas Story prête une grande attention à la famille, et se paye même le chic d'une morale bienveillante. Certains trouveront le film trop ancien, dépassé et kitch mais j'ai bien aimé l’audace du contre-pied et le film ne s'arrête pas seulement à son postulat humoristique.