Cette réflexion est parasitée par l’écriture étrange du personnage de David. Dans la première partie du film, celui-ci peut-être perçu de différentes façons, du pervers sans conscience/morale, à l’altruiste … Si cela est stimulant puisqu’il nous incombe de décoder sa personnalité tout en étant partie prenante des drames se déroulant sous nos yeux, on ne peut trouver que dommage que Michel Franco ne développe pas mieux cet arc scénaristique. Précisément, son script explicite trop clairement les actions de David, ce qui tend à enlever toute sensation dérangeante… C’est à la fois agréable et dommage; On ressort du film apaisés, heureux de ne pas s’être faits gratuitement agressés psychologiquement, comme dans nombre de films au sujet choc qui nous chient dans la bouche sans nous filer de PQ…
Mais d’un autre coté, tout malaise disparaît bien vite au profit d’un ennui poli. À choisir…
Seule chose finalement mémorable : le tout dernier plan, absolument inutile et putassier.
Non seulement il casse toute l’empathie créée jusque là, mais il ne trouve en outre, aucune justification scénaristique.
On dirait, franchement, que le réalisateur n’avait plus rien à dire, et ne savait pas comment conclure son film. Ce dernier plan de CHRONIC est une totale déception à même de bousiller tous les efforts pour intégrer le spectateur dans l’histoire; pire, à faire reconsidérer tout ce qui a été vu précédemment. On ne s’explique pas ce choix, mais on vous encourage, lorsque vous découvrirez le film, à tentez de garder en tête qu’il s’agit avant-tout d’un beau portrait d’homme, complexe, légèrement dérangeant, et au final touchant.
L'intégralité de la critique de Georgeslechameau, sur Le Blog du Cinéma