Akira + Found-Footage + un réal intelligent = CHRONICLES
Chronicles, encore un autre film de found-footage me direz-vous; il est vrai qu'en ce moment on commence à en faire une sévère overdose de ce style traité dans TOUTES les sauces et qui doit déjà commencer a montrer ses limites. Mais dans tout ce petit monde, il y a un jeune réalisateur, Josh Trank, et un jeune scénariste, Max Landis (fils de John Landis excusez du peu) qui ont décidé d'apporter du sang neuf en y traitant le thème de la télékinésie et des conséquences irréversibles qui vont avec.
On y suit le parcours de trois jeunes gens de la fac, chacun ayant une identité propre s'appuyant sur des stéréotypes existant: Steve la star de la fac, Matt le philosophe-romantique et surtout Andrew le souffre-douleur timide et introvertie. Un soir de beuverie, ils vont tomber dans une caverne contenant une sorte de structure bizarre qui va leur donner le don de télékinésie. Ils vont au fur et a mesure du temps tester leur nouveaux pouvoirs et essayer de se donner des limites.......ou non.
Chronicle est un film intelligent fait par deux types talentueux: le réalisateur et le scénariste. La où n'importe quel found-footage serait tomber dans le panneau de faire plus de forme et aucun fond, Chronicles, lui, possède les deux: il possède une histoire très bien traités via les personnages et leur situations. Quand ces personnes bénéficieront de leur pouvoir, ils vont d'abords commencer par des jeux, faire des blagues etc; mais plutôt que de tomber dans le film de super-héros et de se poser la question "grand pouvoir, grande responsabilité?", le réal et le scénariste vont plutôt s'intéresser au dérive que cela peut provoquer envers le personnage le moins social des trois pour s'orienter vers Akira de Katsuhiro Ôtomo. Un personnage torturé, invisible aux yeux de tous, qui va d'abord à travers sa caméra vouloir donner une raison d'exister et puis au final va donner sa réponse destructrice a ce monde qui refuse de l'accepter. Une haine qui va s'accroître au fur et a mesure qu'il maîtrise ce pouvoir (peut être la seule chose, avec sa caméra, qu'il pourra maîtrisé dans sa vie). Un point, sans doute, bien plus proche de la réalité que des blockbuster habituel.
De plus, Josh Trank a conscience de son sujet et de son univers. Grace a son scénario, il peut au fur et à mesure de son film, faire évoluer sa mise en scène en même temps que les jeunes font évoluer leur pouvoir; quand le jeune associable commence a s'amuser a faire léviter sa caméra, il peut donner de la mise en scène à son film, lui donner des plans cinématographiques et donc de ne pas s'enfermer dans ce concept de found-footage. Et quand son pouvoir atteint son maximum, ce personnage peu prendre plusieurs caméra en même temps, toujours avec cette soif d'image, et enfin le réalisateur peut commencer à penser en pur cinéma pour cette final qui monte en apothéose.
Chronicles fait partie de ces films, à l'image de REC ou du Projet Blair Witch, qui ont su de manière intelligente renouveler un genre qui était déjà bien user et surtout qui commençait sérieusement à énerver le public. John Trank et Max Landis ont compris qu'il fallait donner plus de matière que de buzz sans jamais oublier de donner du spectacle grâce à une finale hallucinante qui nous ramène encore au fameux Akira. Une excellente surprise, un excellent film, comme quoi quand on laisse le talent parler à la place de l'argent c'est du pur bonheur.
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