Un grand pouvoir implique... de niquer ta race !
Le found foutage à la sauce teenage movie version Heroes. Ce n'est pas l'idée de génie du siècle, c'est un poil opportuniste, ce n'est pas spécialement original non plus, mais en fait ça passe. Et puis ça joue un peu sur nos fantasmes aussi : qui n'a jamais eu envie de pouvoir faire voler des putains de trucs de la taille d'un avion comme le grand maître Yoda ? Mais enfin les gars, voler comme Superman merde !
En gros c'est 3 mecs qui tombent par hasard sur un espèce de machin un peu alien dans un trou et qui obtiennent la Force après coup. On a Steve le renoi populaire, Matt le mec random un peu intello et Andrew l'inadapté qui a une vie de merde. Alors les 3 compères vont découvrir ensemble leurs pouvoirs et au lieu d'aller sauver la veuve et l'orphelin ils vont juste faire les cons avec. Exactement ce que tout personne un minimum sensée ferait. Genre faire des blagounettes aux gens et aller voler en k-way swag. Et comme de par hasard, c'est Andrew le mec d4rk qui va péter un câble et tomber du côté obscur. Et le black va mourir en premier aussi, la routine quoi.
En si le mec un peu d4rk pète un boulon c'est à cause d'un renard et d'un minou. Faut le comprendre, son papa alcoolique Doug lui met des toutouilles, sa mère est en train de mourrir du cancer, alors il a ses raisons de vouloir devenir le prédateur alpha et dominer l'humanité. Alors en mec bien vener il tue son nouveau pote trop sympa, met une branlée au daron, enfile sa tenue de pompier avant qu'il soit alcoolique, rackette les thugs de son tiécar, essaie de braquer une supérette et se crame la gueule comme un con en faisant l'abruti avec ses pouvoirs près de la pompe à essence. C'est quand même assez bêta pour un mec qui se veut être le prédateur alpha... Après au lieu d'attendre de se remettre pour développer ses pouvoirs il joue à Tetsuo dans Seattle sans en avoir la carrure et se fait calmer par son couz qui lui lance un coup de cut dans le dos. Il est un loser jusqu'à la fin, et en plus il reste puceau.
Déjà les héros de ce film ne portent pas de collants. Dit comme ça, ça ne donne pas l'impression d'être très important. Mais si en fait, parce-que les collants ça craint, mais vraiment. Et je ne parle même pas du fait de porter un slip par-dessus. Clark Kent devrait arrêter de faire des paris à la con quand il est bourré, je ne veux pas croire qu'il ait ce choix de son plein gré alors qu'il était en pleine possession de ses moyens. C'est impossible ça. Et puis ils ne sauvent pas le monde. Et ça c'est cool aussi, parce-que les pisseux avec deux pouvoirs à la con qui se la pètent parce-qu'ils ont sauvé deux mamies , un sac-à-puces dans un arbre et une femme à barbe, un nain unijambiste, trois putes ukrainiennes, cinq lapins, dix éléphants, deux droïdes de combat, un mugwump et j'en passe, à force on est pire que gavés. Et puis les mecs ils ne font pas ça avec humilité, il pensent avoir des "la responsabilité de la bonne utilisation de leurs pouvoirs envers l'humanité toute entière". Rien que ça putain. Enfin c'est bien relou.
Concernant la bande son je n'en ai pas de souvenir spécifique en mal, elle devait coller sans prendre le dessus sur l'image. En plus le found fountage utilise le plus possible des bruitages censé faire réalistes, si je n'ai pas tiqué c'est une bonne chose. Une ambiance sonore "forte" c'est bien quand ça accentue le caractère d'une scène, mais quand c'est fait pour le fabriquer ça sonne creux. Le jeu d'acteur est parfois un peu faiblard et parfois surjoué dans les moments un peu dramatiques mais rien de particulièrement choquant. Le plus gênant est un défaut inhérent à la méthode de réalisation : certaines scènes sont juste ridicules, genre la meuf qui ouvre la porte avec sa caméra. Enfin bref, la réalisation en "found foutage" bénéficie de trouvailles plutôt sympa, comme l'utilisation de la télékinésie comme justification de la position de la caméra, les angles et les travelings assez sympas qui en découlent. Pareil pour l'utilisation des smartphones et des caméras de surveillance à la fin. Fin qui d'ailleurs est assez marrante aussi, même si j'ai déjà vu Akira.
Il y a aussi le problème Akira, l’œuvre de Otomo sortie dans les années 80 (d'ailleurs c'est peut être l'un des rares trucs que l'on puisse sauver de cette époque là). Une bagatelle. Le coup des super-pouvoirs télékinétiques qui rendent plus ou moins barge, la question des problèmes liés à l'adolescence... On pourrait voir en Andrew une sorte de Tetsuo et en Matt une sorte de Kaneda, mais il ne faut pas regarder trop près. Parce-que les cousins ne sont pas aussi proches que Tetsuo et Kaneda, et que c'est surtout à cause du fait que les deux ait des pouvoirs qu'il se rapprochent. Matt n'aime d'ailleurs pas des masses son cousin au début et essaye de le bouger un peu en l'emmenant à une fête. Enfin avec un tel mélange de sujet (adolescence et télékinésie) la comparaison avec Akira, plus ou moins justifiée selon les points, était inévitable. Sans compter qu'Akira est bien plus riche et aborde nombre d'autres thèmes (politique, armée, science, éthique, religion, armement nucléaire, délinquance, manipulation, métaphysique... Et je n'ai vu que le film, alors je n'ose imaginer la richesse du manga...) c'est un peu la base à ce niveau-là et je ne pense l'apprendre à personne. Sans même parler de ça, essayez de me trouver une œuvre qui puise son inspiration de nulle-part et on en reparle; Surtout que dans ce film c'est vu du prisme occidental et en particulier américain. Du coup ça complète plutôt que ça ne plagie avec une vision quand même sensiblement différente. Ce n'est pas comme si que l'on ne connaissait pas les différences culturelles entre les deux pays.
Enfin j'ai quand même passé un bon moment devant ce film, et ce malgré ses défauts évidents, en particulier la première partie après la découverte des pouvoirs qui correspond exactement à l'idée de ce que je ferai si j'en avais un jour. Et ça c'est déjà pas mal. Et enfin, merci le Timon à la stache en or pour avoir fait mon titre avec ta réplique épique !