Un petit film certes, mais qui réussit l'exploit non négligeable de s'affranchir de deux contraintes qu'on pourrait presque considérer comme oulipiennes (mais au cinéma donc).
Première contrainte : réussir à raconter la totalité du film en mode "found foutage" par le biais comme il se doit dans ce genre de film de caméras appartenant à la réalité de l'histoire.
Dans un premier temps il s'agit tout simplement de la caméra achetée par Andrew, un des trois personnages principaux dotés de ce fameux pouvoir de télékinésie. Puis sur la fin, les scénaristes ont l'idée d'utiliser toutes sortes de caméras (de surveillance essentiellement) qui équipent nos rues et bâtiments selon l'endroit où se retrouvent les protagonistes. L'exercice est si artificiel et si difficile à tenir qu'il en devient alors presque risible. Mais bon, le pari est tenu jusqu'au bout.
Deuxième "exploit" : réussir à raconter l'histoire de trois jeunes dotés d'un super pouvoir sans que l'on ne verse dans le film de super héros.
Les cinq dernières minutes montrent que la tentation était sans doute très grande. Mais là aussi, le film s'en tient à ses règles, suivant scrupuleusement la ligne "fantastique réaliste" prise au début du film. Et loin d'user de leur super pouvoir pour sauver le monde en exterminant je ne sais quel grand méchant mal-intentionné, nos trois post ado pas encore tout à fait démoulés vont s'en donner à coeur joie pour réaliser illico les mille et une conneries qu'on peut avoir à cet âge : changer la voiture d'une brave ménagère de place ou soulever les robes des filles façon Marylin. C'est un peu niais, ça ne vole pas bien haut - n'en déplaise à nos héros voltigeurs - mais ce n'est pas non plus la cata que je craignais.
Personnages/interprétation : 5/10
Histoire / Scénario : 6/10
Mise en scène/réalisation : 6/10
6/10